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Le blog de Laurent Bisault

La citadelle, A.J. Cronin, Éditions Tusitala

Mar 1, 2020 #Tusitala

Qui connait encore cet auteur écossais du début du XXe ? Assurément peu de monde alors qu’il a été méga célèbre en vendant des caisses de livres en son temps, et traduit pour le roman qui nous intéresse ici en 24 langues. La citadelle a même été porté à l’écran par King Vidor, excusez du peu, ainsi qu’à la radio et à la télévision. C’est un roman largement autobiographique puisque Cronin a été médecin dans une vallée minière galloise avant de migrer vers Londres attiré par des activités plus rémunératrices. Soit autant de caractéristiques qu’il partage avec son principal personnage Andrew Mason. L’importance de Cronin vient aussi de ce qu’il passe pour avoir été un des créateurs de la National Health Service, la sécu britannique. Dans La citadelle on suit donc Andrew Mason, modeste médecin écossais qui trouve du travail dans une vallée minière du pays de Galles. Pas vraiment une sinécure car il doit en passer par son statut d’assistant d’un médecin chef, qui ponctionne allègrement ses maigres revenus, ainsi qu’aux bons vouloirs des représentants des mineurs dont il dépend.

L’importance de Cronin vient aussi de ce qu’il passe pour avoir été un des créateurs de la National Health Service, la sécu britannique

Il découvre leurs effrayantes conditions de travail qui les exposent aux maladies pulmonaires encore mal connues. Ce qui ne les dispensent pas de souffrir de la typhoïde en étant contaminés par les rejets des égouts. Cronin prend rapidement conscience de la difficulté d’y trouver des remèdes, car il se heurte autant à la vénalité des inspecteurs en charge de la santé dans ces vallées, qu’à la lâcheté de certains confrères. Mason se marie avec une jeune institutrice, quitte son premier poste pour se fixer, toujours au pays de Galles, dans une autre vallée. Il se lance dans la recherche sur les maladies des mineurs, passe des diplômes qui lui paraissaient pourtant inaccessibles, et finit par s’installer à Londres. Le rachat d’une clientèle privée lui ouvre l’appétit et il continue son ascension dans l’échelle sociale des médecins. Alors qu’il avait jusqu’alors condamné les prescriptions de médicaments qu’ils jugeaient sans intérêt, arrivent les premières compromissions. Il fait équipe avec des confrères pour multiplier ses revenus. Le roman vaut autant par l’histoire de ce jeune médecin que par la description du système de santé britannique. Bonne idée que d’avoir ressorti cet auteur en poche, il n’attend plus que vous pour conquérir de nouveaux lecteurs.

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