Septembre 1984. Jeune provincial d’une petite ville de l’Est, Victor est en deuxième année de khâgne dans un grand lycée parisien. Rien ne le disposait à suivre ce cursus d’élite qui mène à la préparation d’un concours d’élite : l’entrée à Normale sup. Il est issu d’une famille modeste où la culture occupe peu de place. Victor avait rapidement compris en première année de cette classe préparatoire littéraire qu’il ne possédait pas les codes des autres étudiants. Il ne va pas à l’opéra, ne connaît que peu de livres. Il réside dans la sinistre cité universitaire de Nanterre et non pas autour du cinquième arrondissement. Victor admet donc qu’il est un bourrin sans aucune chance de passer en deuxième année. Les résultats de l’examen blanc de fin d’année le classent pourtant en douzième position, la dernière place donnant accès à l’année de Khâgne. Sans aucune vie sociale, tant il est accaparé par son travail et coupé des autres étudiants, il vit encore plus mal qu’eux les brimades imposées par ses professeurs qui n’ont d’yeux que pour Paul Rialto, le seul élève promis à la réussite au concours. Le suicide de Mathieu Lestaing, qui se jette du palier de sa classe d’hypokhâgne après une nouvelle humiliation de son professeur de lettres rapproche un temps les élèves. Mais l’avenir de Victor ne s’inscrit définitivement pas dans cette voie.