Scoop : Maupassant a eu sur la fin de sa vie un fils avec la peintre Lioubov Andréievna Vassilkova. Il est alors atteint par la vérole, devient fou, et trouve dans cette rencontre une opportunité pour illuminer sa déchéance. C’est ce que nous raconte Bernard Prou dans un Orni. Un objet romanesque non identifié. Un roman sorti de nulle part par Gérard Collard libraire à Saint-Maur. Un roman dont même l’éditeur est improbable, puisque le livre a été publié à compte d’auteur chez Brouette Éditions. On aurait pourtant tort de passer à côté de ce petit bijou. Car les tribulations d’Alexis, qui ne vit jamais son père pas plus qu’il ne connaissait son nom, sortent de l’ordinaire. Il part à Saint-Pétersbourg dans le pays de sa mère, là où la révolution arrive. Il y devient un des psychiatres de Staline. Le sympathique Georgien qui avait l’amour versatile l’envoie comme tant d’autres tester les conditions de vie en Sibérie. Alexis améliore sa condition de zek au goulag de par sa fonction de médecin. Il s’entiche de la belle Ayami, fille d’un chamane yakoute, qui vit en lisière du camp. Alexis s’évade et part vers l’ouest en compagnie de celle qui est devenue sa femme et la mère de son enfant. Arrivée à Marseille via l’Ukraine et les voilà sauvés. Leurs rencontres les amènent en Haute-Loire quand les Allemands envahissent la France. Quoi de mieux pour se cacher, et pour résister, que ces hauts plateaux du Massif central isolés de tous. La vie reprend à la Libération vers de nouvelles aventures qui le mèneront jusqu’en 1981. Peu importe que l’histoire vraie se mélange à l’imagination de l’auteur. C’est même pour cela que l’on se délecte de telles aventures.