Encore un roman d’Ellory. Le plus récent ? Non. Son premier roman, édité en 2003 en Grande-Bretagne, mais jamais traduit en français. N’allez pas pour autant croire à une simple opération commerciale de son éditeur qui tenterait de rentabiliser un poulain. Il s’agit plutôt d’une occasion supplémentaire de découvrir ce génial écrivain. Car tout était déjà en place dans ce premier livre. La trame policière avec son rebondissement final. Le Sud poisseux. Le combat du bien et du mal. La présence de la mafia qui régente la vie publique en commençant par l’assassinat de Kennedy. L’action se déroule en Caroline-du-Sud sur une vingtaine d’années. Elle débute en 1962 quand les Noirs tentent douloureusement de sortir de la ségrégation raciale. Mais l’époque est violente, le Ku Klu Klan refusant d’abonner ses privilèges. Daniel Ford, un jeune Blanc se prend d’amitié pour le fils d’un pasteur noir. Cela le mènera jusqu’au couloir de la mort d’un pénitencier où on le retrouve en 1982. Entre-temps, il aura découvert la vie et l’amour, fumant de l’herbe et écoutant le Grateful Dead. Il aura surtout fui la guerre du Viêtnam comme une grande partie de sa génération. Refusant d’aller se faire trouer la peau sous des cieux qui ne le concernaient pas. Pas un véritable roman policier, Papillon de nuit ressemble beaucoup aux Neuf cercles dont on vous a parlé dans le numéro 1 de Surbooké. Si vous préférez les thrillers plus classiques, vous pourrez enchaîner par Les assassins qui vient de sortir. Encore de bons moments en vue.