N’y cherchez pas la moindre notion de comptabilité nationale, c’est infiniment mieux. Le roman est celui de quatre amis collégiens bretons, à compter de l’élection de François Mitterrand le 10 mai 1981 et ce jusqu’à celle de François Hollande. Entre Rennes et Brest, Paul, Rodolphe, Tanguy et Benoît fêtent ce jour avec enthousiasme. Pas par idéologie, mais parce ce que c’est l’année du bac et qu’il convient d’en profiter. D’échapper à ses parents, de boire un coup, de visiter les rondeurs des filles et même un peu plus si affinités. Paul est un jeune homosexuel qui ne s’assume pas encore. Cela viendra, dans la douleur, mais il est encore écrasé par un père tyrannique qui le voue au métier de médecin. Rodolphe ambitionne d’entrer dans la vie politique. Ce sera le PS alors qu’il a grandi dans une famille communiste. Tanguy, fils d”un petit industriel rêve d’écoles de commerce, de finances et de postes dans une multinationale. Tous les trois partiront à Paris alors que Benoît préférera rester en Bretagne. Il shunte le baccalauréat pour devenir photographe de presse. Ce livre parle d’amour, d’amitié, de la fidélité à ses compagnons, à la terre où l’on a grandi et à ses ambitions originelles. C’est un roman sur les trahisons, sur la difficulté de s’extraire de l’autorité paternelle. Sur la nécessité de se réconcilier sur la fin. Avec une seule question, que pourra bien écrire François Roux après un tel bouquin ?