Ellory est de retour et c’est une excellente nouvelle. Avec son sixième roman, Les neuf cercles, toujours chez Sonatine. Comme souvent, son bouquin oscille entre roman noir et thriller. Mais il fait cette fois davantage penser à son premier ouvrage Seul le silence qu’aux derniers livres qui tenaient des classiques romans policiers. Ici, Ellory abandonne New York pour renouer avec le Sud poisseux. Celui du Mississipi, aux confins de la Louisiane, celui du Klan et du Vaudou. Et plus encore du Vietnam. Car John Gaines, l’anonyme shérif de Wytesburg n’est jamais complètement revenu de sa guerre qui continue à l’obséder. Chaque horreur découverte, et le roman n’en manque pas, le renvoie à celles vécues en Asie: les boys envoyés à la mort, les enfants vietnamiens confrontés au martyre, la boue, le sang, l’impossibilité d’y échapper. Le roman est pourtant peuplé de personnages attachants : Michael le survivant de la guerre du Pacifique, l’adjoint de Gaines, sa mère qui se meurt d’un cancer. En près de 600 pages on voyage entre les époques, les lieux, toujours dans l’attente d’une catastrophe annoncée. Quand vous aurez terminé ce livre, n’hésitez pas : foncez emprunter à votre bibliothèque favorite Les anonymes. C’est presque aussi bien.