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Le blog de Laurent Bisault

Voyage avec un âne dans les Cévennes, Robert-Louis Stevenson, Ebooks libres et gratuits

Est-ce le manque de nature ? Le besoin inassouvi de l’effort physique ? L’irrépressible envie de s’aérer ? Ou plutôt la qualité d’un texte célèbre depuis plus d’un siècle ? Le talent de l’auteur de L’Île au trésor et de L’Étrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde ? Probablement un peu tout. Mais ce qui est certain c’est que les retrouvailles avec Voyage avec un âne dans les Cévennes constituent une des plus réjouissantes lectures de ces dernières semaines. Dans les Cévennes et même un peu plus car Robert-Louis Stevenson nous conte là son périple effectué en 1879, de la Haute-Loire au Gard, pour conjurer une peine de cœur. Avec pour but second d’en tirer un livre illustré de croquis. Le voyage est entré dans la légende car un sentier porte désormais le nom de l’écrivain entre Florac (Lozère) et Saint-Jean-du-Gard. On pourrait aussi dire qu’il est en plein dans l’actualité avec la récente sortie d’un film vénérant l’ânesse de Stevenson. Alors trop vieux ce récit qui débute par une description du Monastier (Haute-Loire) où « des tenants de quatre partis qui divisent la France : légitimistes, orléanistes, impérialistes et républicain se haïssent, détestent, dénigrent et calomnient réciproquement » ?

Stevenson va en baver pour faire tenir son barda sur Modestine

L’histoire commence par la préparation du périple quand l’auteur se fait confectionner un sac à viande, toile étanche à l’extérieur, laine de mouton dedans, pour camper. Car il ne souhaite ni s’imposer des étapes prédéfinies ni le montage d’une tente. Nous sommes à la veille d’octobre en montagne, il peut donc faire froid. Et voilà notre Écossais qui se munit d’une casquette en poils de lapin. Pour porter son équipement il ne veut pas d’un cheval « capricieux, peureux, difficile sur la nourriture et de santé fragile comme une jolie femme ». Que voulez-vous, il y a un siècle la plume était encore libre. Point de cheval mais une ânesse nommé Modestine, achetée après une rude négociation au père Adam. Nous sommes en Auvergne ne l’oublions pas. Pour l’équiper il se munit d’une selle de bât fabriquée par le bourrelier du village. Et il emmène de quoi se faire à manger, un peu de nourriture, du pain pour Modestine, quelques bouteilles de beaujolais pour ne pas se bloquer les reins, un revolver contre loups et voleurs, et roule Raoul. Présenté ainsi, tout cela paraît simple mais Stevenson va en baver pour faire tenir son barda sur Modestine, au point qu’il en portera une bonne partie à l’épaule et que le saucisson finira par pendre de la selle pour équilibrer la charge. L’autre point d’achoppement concernera le mode d’emploi de son animal qui ne cesse de ralentir, profitant de la moindre touffe d’herbe pour brouter. Les rencontres avec les autochtones lui feront découvrir différentes manières de s’imposer comme l’utilisation d’une verge, d’un aiguillon ainsi que le cri secret censé faire avancer les baudets. Sans doute Stevenson avait-il été trop présomptueux car épuisé par les sentes qu’il parcourt, il est bien content de se réfugier le soir venu dans des auberges. Souvent mal équipées puisqu’il y déplore le vin médiocre, l’eau-de-vie abominable et une truie qui batifole sous la table. Mais au moins les aubergistes sont cordiaux.

La servante de l’auberge est belle et langoureuse

Descendant vers le sud entre Vivarais et Gévaudan, Stevenson fait halte dans un monastère pour constater avec surprise la bonne santé des moines, qui en plus de leur fonction ecclésiastique exercent diverses activités : littérature, reliure, construction de routes, photographie. Ici commence la partie religieuse de son voyage car en bon Écossais il affirme qu’il est protestant et non catholique. Plus au sud, dans les Cévennes il se retrouve en terre parpaillote, celle des Camisards qui ont payé de leur vie leur attachement à leur foi. Est-ce parce qu’il la partage ou parce que le climat se réchauffe ? À partir du Pont-de-Monvert (Lozère), Stevenson décrit avec enthousiasme les habitants. Ils sont nombreux dans les rues le dimanche et parmi les plus intelligents qu’il ait rencontrés. Et puis la servante de l’auberge est belle et langoureuse. Il continue son chemin, craignant davantage les chiens que les loups, car qui tue un loup est félicité. Il boit du volnay dans un pays où les vignes sont dévastées par le phylloxéra. Avant de terminer son périple de 12 jours à Saint-Jean-du-Gard où il vend avec regret Modestine.

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