Surbooké

Le blog de Laurent Bisault

Le syndrome du spaghetti, Marie Vareille, Pocket

Déc 11, 2020 #Pocket

En théorie c’est un livre feelgood. Une catégorie en vogue de bouquins qui vous font du bien et que l’on reconnaît à leur couverture joliment dessinée. En théorie c’est un roman pour adolescent. C’est du moins ce que nous dit son éditeur Pocket. Tout cela est vrai mais bien trop réducteur. C’est un excellent bouquin qui se lit d’une traite, ce qui n’est pas si fréquent. Tout sauf de la guimauve, plutôt une histoire douce amère, sucrée salée, susceptible de toucher et même de faire couler quelques larmes à tout âge. On a quand même le droit d’être ému après 18 ans ! Le Syndrome du spaghetti est une histoire racontée en quatre quart-temps comme un match de basket. Le sport qui est au centre de la vie de Léa Martin, 16 ans, et qui ne rêve que d’une chose : jouer en WBNA la ligue américaine de basket féminin. Elle a de qui tenir Léa avec son entraîneur de père qui a failli être basketteur professionnel. C’est lui qui l’a intégrée dans l’équipe de garçons de Tarny-sur-Seine tant elle est forte. Ça marche pour Léa puisqu’elle est prise à l’Insep, l’institut national du sport, là où est aussi passé Tony Parker. Et il a été où après Tony ? Aux States, en NBA, cette fédération qui fait rêver les jeunes du monde entier avides de célébrité et de dollars. Alors vas-y Léa, continue à te lever tôt le week-end pour répéter les doubles pas et les tirs à trois points, tu tiens le bon bout. Certes ta mère aurait préféré que tu aies de meilleures notes au lycée Charlemagne, un lycée privé, pas celui de la cité voisine. Normal, elle a fait HEC ta mère avant de créer son cabinet d’avocat. C’est bien pour cela qu’elle a toujours refusé que tu passes en sports-études. On ne sait jamais dit-elle, il faut toujours avoir un plan B. Elle souhaiterait tellement que tu fasses du shopping avec elle, que tu aimes les comédies romantiques au cinéma. Alors elle tente de te forcer la main en continuant à t’offrir des chaussures à talons que tu ne mets jamais. C’est quand même pas de ta faute si tu préfères les Air Max. Il en porte Tony Parker des chaussures à talons ? Sûrement pas madame, c’est pour Éva ces chaussures !

T’as sûrement été conçue au buzzer !

Elle est quand même bizarre ta mère à toujours vouloir t’envoyer chez la gynéco. Heureusement que c’est une femme parce qu’avec un homme tu n’aurais jamais accepté de chausser les étriers, même si ton père t’y accompagne parce que tu te sens mieux avec lui. D’ailleurs tu as compris pourquoi ta mère agit ainsi, quand tu t’es rendu compte que ta naissance est intervenue neuf mois après leur première rencontre. Si c’est pas un accident de capote ça ! T’as sûrement été conçue au buzzer ! Côté copain ça marche pour toi. Il y a le beau Nico, le serial tombeur du lycée que tu connais depuis ton enfance. Mais juste copain avec Nico, pas plus. Amel aussi, la surdouée de la cité qui a été prise à Charlemagne grâce à sa bourse, et que ta mère vénère comme si elle était Michelle Obama. Gentille sympa, serviable jusqu’à faire tes devoirs. Et puis Anaïs ta sœur de deux ans plus jeune que toi que l’on avait oubliée. Un acte manqué. Ça n’a jamais gazé avec elle. Tout était donc en place et puis non. Ça s’est passé autrement. Ta vie était pourtant fléchée, toute droite comme des spaghettis dans leur boîte, et tout s’est emmêlé comme pendant leur cuisson. Le fameux syndrome. Marie Vareille, jeune autrice à grand tirage, son site internet en témoigne, a bien du talent.

La bande annonce du livre

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