Avril 1945, Berlin. Le IIIe Reich va tomber. Les armées soviétiques assiègent la ville et rien ni personne ne pourra les arrêter. Les plus hauts dignitaires nazis se sont réfugiés dans le bunker du Führer. Magda Goebbels, la femme du ministre de la Propagande d’Hitler, celle qu’on a surnommée la femme la plus puissante du Reich, s’y est rendue avec son mari et leurs six enfants. Pour échapper aux Rouges, elle va se suicider, comme Adolf Hitler, Eva Braun et son mari Joseph Goebbels. Magda emmènera aussi ses enfants dans la mort. Il s’agit de faire disparaître ce que peut encore cacher le régime nazi. Et Magda a beaucoup de choses à cacher. Notamment son histoire. Magda Goebbels est la fille d’Auguste Behrend, une employée de maison d’Oskar Ritschel, un ingénieur qui ne l’a jamais reconnue, même après avoir épousé sa mère. Mais elle le fut par le second mari d’Auguste, un commerçant juif, Richard Friedländer. Il fut déporté en 1938 à Buchenwald où il mourut un an plus tard. Devenue adulte, Magda Goebbels tombe amoureuse de Victor Arlosoroff, qui deviendra un grand leader sioniste. Victor sera assassiné en 1933 en Palestine. L’implication de Magda dans ce meurtre a parfois été évoquée mais jamais établie. Le livre de Sébastien Spitzer est bâti sur ces faits historiques et l’invention de deux autres personnages, Fela et sa fille Ava, toutes deux rescapées de l’évacuation des camps nazis. Ava cache dans ses vêtements les lettres écrites par Richard Friedländer où il implore sa fille de la sauver. Ava est née à Auschwitz avant d’être envoyée avec sa mère à Ravensbrück, un camp de concentration réservé aux femmes. Elle doit sa survie à ce que sa mère était affectée au bordel du camp, un moyen pas comme les autres de survivre un peu plus longtemps. Comme Magda Goebbels, Ava et Fela fuient. Elles fuient les derniers soldats allemands à qui elles ont réussi à échapper en compagnie d’un jeune Juif hongrois Judah. Elles fuient les paysans allemands qui ne montrent aucune gêne à tuer ceux qui bénéficient d’un sursis. Heureusement, Ava et Fela sont proches des lignes américaines qui fondent elles aussi au plus vite vers Berlin. Magda Goebbels aurait pu sauver son beau-père Richard Friedländer, ce qui aurait signifié la fin de sa quête du pouvoir au côté de Joseph Goebbels. Ava et Fela ont une toute petite chance de sortir vivantes de cette époque monstrueuse. Notamment par leur rencontre de la photographe Lee Meyer. Une femme directement inspirée de Lee Miller, la correspondante de guerre qui fut une des premières à témoigner des atrocités de Dachau et de Buchenwald. Et se fit photographier dans la baignoire privée d’Hitler.