Surbooké

Le blog de Laurent Bisault

Je suis Jeanne Hébuterne, Olivia Elkaim, Éditions Stock

Nov 2, 2018 #Stock

Vivre avec un artiste vous condamne-t-il nécessairement à la folie ? Dans le cas de Jeanne Hébuterne, la réponse est incontestablement positive. Il est vrai que Jeannette n’a pas choisi la facilité en tombant amoureuse d’Amedeo Modigliani à 18 ans. Pas seulement parce qu’on est mineure à 18 ans en 1916. Mais surtout parce que le grand, l’immense Modigliani ne vivait pas comme une personne ordinaire qu’il n’était pas. À 35 ans, il se savait probablement condamné par la tuberculose qui le rongeait, et consommait tout ce qu’il pouvait pour profiter de la vie tant qu’il en était encore temps. Alcool dès le réveil, drogues, maîtresses en tout genre, prostituées. Il n’avait pas d’argent car pas encore reconnu pour sa peinture ? Ça ne l’empêchait pas de flamber à La Rotonde avec celui des autres. De toute façon, Jeanne n’a pas eu le choix. Elle tombe amoureuse d’un seul coup d’Amedeo qu’elle rencontre dans l’escalier étroit de l’académie Colarossi. Avec lui elle fréquente Chaïm Soutine et Moïse Kisling, tous Juifs comme Modigliani pour ne rien arranger. Elle dont le père tient une mercerie-bonneterie et dont la mère passe son temps à briquer son appartement. Car dans ce milieu catholique, le rôle d’une femme n’est-il pas de servir son mari en faisant des enfants ? Mais Jeanne refuse ces règles. N’en déplaise à son frère qui combat dans les tranchées et la voyait devenir nonne pour se protéger de « la chose ». « La chose », Modigliani la lui fait découvrir et arrive ce qui devait arriver. Jeanne se retrouve enceinte, autrement dit fille-mère. Surprise, sa mère ne la répudie pas. Elle part même avec le couple à Nice devant la menace de la grippe espagnole. Elle est là le jour de son accouchement. Elle l’aide à élever sa fille, la petite Jeanne, dont sa mère ne sait trop quoi faire. Le retour à Paris lui sera fatal. La guerre est finie, et son frère André en revient indemne. On devrait s’en réjouir mais il ne pardonne pas la faute de Jeanne. 1920. Modigliani se meurt emporté par la maladie. Soutine, Cendrars, Picasso, Kisling, Vlamink l’accompagnent au cimetière du Père-Lachaise. Jeanne attend un deuxième enfant. Elle a été rejetée par sa famille. Ainsi en décide André qui souhaite l’envoyer chez les Petites Sœurs de Marie.

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