Marion est une belle jeune femme, dynamique, sportive, appréciée des gens qui l’entourent. Mais elle a un défaut : elle travaille à l’Insee, au service études de la direction régionale de Poitiers. Drôle d’idée. Marion a trois copines, Chloé, Laura et Céline avec qui elle prend chaque année une semaine de vacances pour pratiquer l’escalade. Marion est la plus belle, même si Laura avec sa chevelure blonde est celle qui plaît le plus aux hommes. Plus petite, un peu ronde, Céline ne passe pas inaperçue non plus grâce à sa démarche chaloupée. Chloé est la sérieuse de la bande, la seule à vivre une relation durable. En théorie, aucune des quatre ne louperait leur séjour en commun. Sauf que leurs dernières vacances se sont terminées dans le drame. La sortie en montagne aurait assurément dû être reportée car l’orage se faisait menaçant. Mais devant l’insistance de quelques-unes des filles, Sabine l’accompagnatrice avait cédé. Mal lui en prit parce qu’elle dévissa, ce qui poussa Marion à couper la corde au bout de laquelle Sabine déjà morte était suspendue dans le vide. Une décision horrible mais qui permit de sauver la vie des quatre jeunes femmes. Pour ne pas vivre avec le souvenir de la tragédie, Marion propose aux trois autres d’opter cette année pour les gorges du Verdon. La proposition est quasiment acceptée quand Marion apprend par Laura la mort de Chloé, renversée par une voiture près de son domicile à Meudon. Arrive ensuite le décès de Laura, apparemment assommée par sa planche de surf puis noyée à Biscarosse. Et de deux. Céline et Marion vont elles aussi disparaître. Nous aurons cependant eu le temps de mieux les découvrir. De cerner leur psychologie, de découvrir leurs rapports avec leurs copains. De nous interroger sur l’attirance mal vécue de Marion pour les anciens compagnons de ses amies disparues. Jean-Pierre Ferret nous livre un polar qui lui ressemble beaucoup : sympathique, sans prétention et plaisant à lire. Il tire une grande partie de l’histoire de sa vie puisqu’il travaille à la direction régionale de Poitiers. Son roman se déroule dans cette ville mais aussi dans le Lot-et-Garonne où il est né. Nul ne doute que le besoin de courir de Marion lui doive beaucoup, lui qui a si longtemps pratiqué la course à pied. Au point d’y consacrer un de ses précédents romans : La Québécoise et le marathonien. Nul ne peut non plus ignorer que les parcours d’entraînement préférés de Marion ont aussi été les siens. Et ne croyez pas que les disparitions annoncées sur la quatrième de couverture signifient pour autant que l’histoire de ces quatre jeunes femmes soit déjà écrite.