Direction le Paris d’avant-guerre, d’avant la première guerre mondiale. Celui des romans-feuilletons, de Gaston Leroux, de Maurice Leblanc, des Mystères de Paris d’Eugène Sue. Max Rochefort est un dandy feuilletoniste que les journaux s’arrachent tant sa prose a du succès. Rochefort a d’ailleurs fini par monter un atelier d’écriture avec trois employés : un documentaliste, un rédacteur et un linguiste chargé de vérifier le tout. Le directeur du Matin se moque du prix à payer pour garder dans son journal l’inventeur du commissaire Nocturnax. Il cède donc bien volontiers à la demande de Rochefort qui lui demande un secrétaire particulier. Le jeune commis Giovanni Riva fera l’affaire. Issu d’une famille pauvre du Sud de l’Italie venue s’installerà Belleville, il est chargé de renseigner son rédacteur en chef d’un éventuel départ de Rochefort chez la concurrence. Le dandy n’en ignore rien et s’en accommode en accueillant Giovanni dans ses luxueux appartements. Un immense changement pour le jeune homme habitué à vivre dans son taudis familial. Désormais ce sera nourriture amoureusement préparée par Marguerite la cuisinière et même quelques costumes taillés par Paul Poiret. Le binôme va être pris dans une mystérieuse affaire qui fera oublier à Giovanni ses engagements envers Le Matin. Nos deux compères se rendent à une soirée caritative à Enghien quand un cardinal est assassiné dans sa chambre. Les meurtriers n’ont pas lésiné sur la cruauté car l’ecclésiastique est retrouvé émasculé. Des sigles maçonniques ont été tracés sur les murs. Une jeune femme de chambre est aussitôt accusée malgré ses dénégations. Giovanni qui s’en était amouraché et Rochefort qui ne croit pas à sa culpabilité vont tenter de la disculper. Et nous voilà partis pour une enquête à rebondissements qui aurait fait bonne figure comme feuilleton dans les colonnes des journaux. L’affaire prend immédiatement de l’importance dans cette période où les relations de l’Église et de la République demeurent conflictuelles. La blonde Justine est dare-dare décrétée hystérique et envoyée à Saint-Anne, histoire de vérifier que la psychiatrie ne fait pas dans la dentelle en ce printemps 1909. Max Rochefort et son adjoint élucideront le mystère sur fond de rivalité franco-prussienne. Mais un nouveau rebondissement intervient. Il nous fait découvrir un Paris misérable, celui des pierreuses et des apaches. Comprenez les prostituées et les voyous. Un roman qu’on ne lâche pas avant la dernière page !