Envie d’ailleurs ? De vous retrouver peinard à la terrasse d’un café au large de la Sicile ? Qu’est ce qu’on vous offre ? Un limoncello ? Un orancello ? Et après, quelques boulettes de riz parfumées aux herbes avec des sardines ? Ça tombe bien, c’est ici que ça se passe. Vous êtes sur la terrasse de la Maison au bord de la nuit à quelques encablures de Palerme. Sur l’île de Castellamare et vous allez y rester pendant un siècle pour suivre une famille sur quatre générations avec un pont commun : faire vivre leur café. Tout commence avec l’arrivée d’Amadeo Esposito, un jeune médecin né en Toscane mais qui n’a pas trouvé d’autres lieux pour exercer son métier. Rien de plus normal, Amadeo est un enfant abandonné, sans fortune, et le maire de Castellamare est le seul à lui avoir proposé de venir travailler. Amadeo est le bienvenu car l’île est démunie de tout. Les habitants possèdent pour unique richesse quelques chèvres, des barques de pêche et Sant’Agata qu’ils prient à tout de bout de champ. Le bienvenu c’est quand même beaucoup dire, car l’île est aussi régie par il conte d’Isantu. Une sorte d’autocrate qui a tout pouvoir sans parler de l’unique automobile de Castellamare. Il faudrait aussi évoquer la comtesse, la belle Carmela qui s’emmerde à cent sous de l’heure dans son île. Une raison parfaitement valable pour séduire il dottore et pour lui dire que ce n’est pas la première fois qu’elle trompe son cocu de mari. Ce qui est ballot c’est que Carmela accouche le même jour que la femme qu’Amadeo a épousée entre-temps. Avouez qu’il y en a qui aime se compliquer la vie. Amadeo y gagne l’inimitié du comte qui lui interdit d’exercer la médecine. Pour faire vivre sa famille, Amadeo reprend le café du village. On va y suivre ses trois fils, puis sa fille Maria-Grazia, leurs enfants et les enfants de leurs enfants. Maria-Grazia est la plus intelligente. Elle le tient en partie de sa mère Pina, l’institutrice de l’île. Le temps passe. Le fascisme happe les jeunes garçons qu’il embrigade dans une organisation paramilitaire. Arrivent les premiers prisonniers politiques envoyés par Rome. Puis la guerre qui épargne l’île mais pas ses enfants envoyés combattre en Abyssinie. Robert, un parachutiste anglais rescapé du débarquement en Sicile, y trouve refuge. Il épouse longtemps après Maria-Grazia. L’île se développe après la guerre. Les habitants disposent désormais d’une liaison maritime avec la Sicile en lieu et place des barques des pêcheurs. Les touristes arrivent l’été, attirés par des découvertes archéologiques. La famille Esposito doit lutter contre la concurrence d’un hôtel beaucoup plus moderne. Maria-Grazia transforme le café. Après la radio qui avait fait son apparition avant-guerre, la télévision s’impose. Les deux fils de Maria-Grazia et de Robert sont destinés à perpétuer la tradition familiale. Mais la modernité attire de plus en plus les enfants loin de Castellamare. Allez donc savoir si le café traversera les difficultés économiques amenées par la banque qui finance désormais toute l’économie locale. Et qui appartient au fils du comte…