Pas facile de se séparer de son conjoint quand la morale ambiante vous l’interdit. C’est pourtant ce qu’ont choisi de faire Mamah Borthwick Cheney et Frank Lloyd Wright en ce début de vingtième siècle à Chicago. Mamah est issue d’un milieu aisé. Elle a fait de brillantes études universitaires et défend la cause des suffragettes, du droit de vote des femmes à l’égalité salariale avec les hommes. Sans vraiment militer. Frank Lloyd est un brillant architecte qui casse les codes en proposant les « maisons prairies », des demeures parfaitement intégrées dans leur environnement. Plus tard, bien plus tard, Frank sera élu plus grand architecte américain de l’histoire. Car le récit de Nancy Horan s’appuie sur des faits réels. Mamah est mariée avec Ed Cheney avec qui elle a deux enfants. Elle élève également celui de sa sœur décédée. Frank en a six. Mamah et Frank se rencontrent quand le mari de Mamah engage Frank pour construire la maison familiale. Le coup de foudre est violent. Ils décident de partir vivre ensemble en Europe sans leurs enfants. Une décision assurément plus complexe pour Mamah que pour Frank. Les voilà à Berlin où Frank souhaite poursuivre sa carrière. La presse américaine qui a déjà dénoncé la liaison scandaleuse les y traque. Mamah rencontre la philosophe suédoise Ellen Key pour qui « L’amour est légal même sans mariage alors que le mariage sans amour est immoral ». Mamah comprend à son contact qu’elle ne peut vivre comme simple compagne de Frank. Elle deviendra la traductrice d’Ellen pour l’Amérique, ce qui l’oblige à apprendre le suédois. Après un passage en Toscane dont les paysages font rêver, le couple regagne les États-Unis. Mamah obtient le divorce au contraire de Frank dont la femme s’y oppose fermement. Ils vivent dans leur nouvelle maison du Wisconsin entre les remords de Mamah qui ne peut voir ses enfants que quelques semaines par an et les frasques de Frank qui accumule les dettes tant il est persuadé que tout est dû à son génie. On vous laisse découvrir la fin.