Coup double avec ce livre à la fois roman policier et roman historique. Écrit par une plume allemande, il nous fait voyager dans l’Union soviétique de Staline. Un pays où il fait bon vivre surtout quand le KGB s’intéresse à vous. Comme toutes les élites du pays Ilia Grenko est un ennemi potentiel du Petit père des peuples. Non qu’il soit un opposant au régime. Mais parce qu’il voyage à l’étranger comme violoniste. Or il en fallait moins que cela en ces temps agités pour gagner un billet à destination de la Loubianka siège de la police politique. Puis un aller simple pour la Sibérie, histoire de vérifier qu’un virtuose de l’archet pouvait également faire le bonheur du peuple en construisant des routes. Et comme le pays ne lésinait pas à la dépense, sa femme et ses fils sont également invités à migrer vers le Kazakhstan. Pas de destruction massive ici comme en Sibérie. Mais une longue descente aux enfers dans des territoires glacés l’hiver. Et où l’administration oublie parfois même de signifier aux migrants qu’ils ont purgé leur peine. Qui se soucierait dans ces conditions du devenir du violon d’Ilia, un modeste Stradivarius ? L’histoire rebondit deux générations plus tard quand les petits enfants du couple ont réussi à s’installer en Allemagne. Pour comprendre comment le virtuose a réellement terminé sa vie. Mais aussi pour retrouver son instrument.