Lounès et Mokhtar s’en donnent du mal pour tenir le commerce de la drogue dans les Hauts de Monzelle, parce que la concurrence y est rude. Il y a d’abord ce fils de pute de Dan, « le Magicien », qui tient Rive-Droite et qui veut agrandir son territoire. Et puis Salim leur ancien boss qui a disparu depuis deux ans, ainsi que ses lieutenants Omar et Abdelkader qui ne répondent plus. En rentrant dans la cité on aperçoit une barricade qui brûle. Trois jours plus tôt à Nanterre un policier a tué d’un tir à bout portant le jeune Nahel Merzouk. L’embrasement des quartiers populaires franciliens a été instantané, il a désormais atteint Monzelle mais les dégâts y sont bien moins importants. Lounès va se marier avec Léa, une jeune journaliste qui n’en revient pas. La cérémonie ne durera pas sept jours comme le veut la tradition musulmane. Sept jours avec sept robes. Ici plus personne ne pourrait s’arrêter de bosser une semaine pour un mariage. Ce sera donc trois jours avec trois ou quatre robes pour la mariée. Les cérémonies arrangent bien Lounès qui n’a plus de came à fournir à ses dealers les charbonneurs, à ses choufs les guetteurs, à ses nourrices qui gardent la drogue chez eux. Ça lui fera gagner quelques jours pour trouver une solution. Lounès envisage de changer ses approvisionnements en faisant affaire avec un mec de Monaco. Mais pour cela il lui faut un feu. Il a trop peur de se faire baiser. Sauf que Dan a fait passer à Lounès une carte, une dame de cœur. Aurait-il l’intention de s’en prendre à Léa ? Est-ce qu’il interviendra pendant le mariage ?
Ne comptez pas sur le mariage pour profiter de scènes de joie
Cinquième volume des chroniques de la Place carrée, le troisième présenté sur ce blog après Mathilde ne dit rien et Et puis on aura vu la mer. Les sept robes s’inscrivent dans le prolongement des épisodes précédents avec une récit dont l’intérêt tient autant par le portrait social d’une petite ville que par l’intrigue policière. Le roman peut se lire sans avoir connaissance des précédents, même si certains personnages comme celui de Mathilde sont parfois évoqués. L’action se déroule sur cinq jours du jeudi au lundi dans une France écrasée par la chaleur. Ne comptez pas sur le mariage pour profiter de scènes de joie car le roman est particulièrement noir. Entre la guerre de territoire à laquelle se livrent les vendeurs de drogue et l’enquête de Léa sur de potentielles malversations d’élus, il n’y a guère de place pour l’espoir. Et si la jeune femme est heureuse d’épouser celui qu’elle a choisi, on comprend rapidement que les sentiments de Lounès sont équivoques. Ce trentenaire a eu une vie compliquée qui a basculé dans la violence. Pas celle qu’ a connue son père brisé par les parpaings qu’il a manipulés. Une violence d’abord codifiée dans les salles de boxe, jusqu’à ce que son entraîneur lui fasse admettre qu’il ne serait jamais un champion. Puis celle de la rue au service de Salim. Lounès a beau avoir les poings solides, il lui manque des connaissances pour blanchir son argent. Il n’est en cela guère différent de Malik, l’épicier qui fait crédit aux plus pauvres de la Place carrée. Deux « petits » dont l’activité est à terme condamnée. Quand on vend du shit, il vaut mieux maîtriser les nouvelles technologies pour ne pas se faire plumer par des comptables qui vous prennent 20 %.
Qu’en dit Bibliosurf ?
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