Surbooké

Le blog de Laurent Bisault

Everglades, R.J. Ellory, Éditions Sonatine

Mai 11, 2025 #Sonatine

En avril 1976 Garrett Nelson shérif adjoint du comté de DeSoto (Floride) participe à une grosse opération policière. Bien que dirigée par la police fédérale et la DEA, l’Agence fédérale contre le trafic de drogues, elle s’avère catastrophique avec trois morts dans les forces de l’ordre. Garrett Nelson a le fémur brisé, mais son artère fémorale est indemne. Il est bon pour dix mois de rééducation au bout desquels il ne peut reprendre son métier. Il a toutefois rencontré une kinésithérapeute avec qui il va tenter de refaire sa vie. Car si à trente-sept ans Hannah Montgomery estime qu’il est trop tard pour fonder une famille, elle croit toujours possible de trouver celui avec qui elle aimerait vieillir. En faisant découvrir à son nouveau compagnon la prison de Southern State où son père Frank et son frère Ray travaillent, Hannah lui offre une opportunité professionnelle. Mais est-ce une bonne idée pour Garrett que d’opter pour un lieu où pullulent les criminels, alors qu’il est dépressif suite au suicide de son père ? Surtout que le pénitencier est installé dans un des endroits les plus inhospitaliers de Floride, avec tout autour des marécages truffés d’alligators et de serpents. Et que dire des fauves qui y sont enfermés dont certains savent qu’ils passeront sur la chaise électrique ?

Ceux qui sont promis à la « Veuve noire » se lavent, pissent et chient sous les yeux des autres

Ellory est un grand écrivain, par la qualité de ses livres comme par leur quantité. Everglades est son dix-septième roman publié chez Sonatine et le onzième chroniqué sur ce blog. Derrière une trame policière portée par une évasion du pénitencier, Everglades est avant tout une réflexion sur le bien et le mal. Un peu comme dans Seul le silence le roman qui l’a fait connaître en France. C’est pourquoi l’auteur anglais prend son temps dans son récit. Celui de nous décrire la vie des détenus, dans une prison qui s’apparente parfois à l’enfer. De par la folie de certains qui imposent leur loi aux autres. Et parce que la peine de mort y est appliquée. À Southern State on dort, on mange et on travaille quand on vous le dit. D’où l’incroyable silence qui marque Nelson quand il y pénètre la première fois. Et c’est bien pire dans le couloir de la mort où les détenus sont privés de toute intimité. Ceux qui sont promis à la « Veuve noire » se lavent, pissent et chient sous les yeux des autres. Alors quand Garrett Nelson y croise le jeune C.J. Whitman jugé et condamné de façon expéditive, il ne le supporte pas. Peu importe qu’on ait retrouvé ses empreintes sur l’arme qui a tué un bon père de famille, il va essayer d’en savoir plus. Même si Whitman semble avoir accepté sa sentence. Entre la violence des détenus et celle de l’État de Floride, le choix d’Ellory est vite fait. Pour les Whitman comme pour les pires criminels, l’odeur d’éponge brûlée qui succède à l’exécution est indéfendable.

Qu’en dit Bibliosurf ?
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