Il a trente-deux ans, il est célibataire, il fut pendant cinq ans grand reporter au Monde. Il s’est ensuite réorienté vers le journalisme d’investigation en free-lance. Deux hommes pénètrent dans son logis. Edward Thornton s’empare de l’ordinateur de Rafael Arno et le remplace par un clone, Mick Barlow surveille les alentours. Quand le journaliste revient chez lui, les deux hommes l’immobilisent puis le jettent par la fenêtre. L’opération a été lancée par Wardoff Security une société qui se charge du sale boulot, quand l’État américain ne veut pas que son nom apparaisse. Le directeur s’appelle David Straub. Son rôle est d’empêcher la divulgation de l’enquête de Rafael Arno sur le Système de combat aérien du futur (Scaf), un projet européen ultra-secret portant sur un avion et les logiciels indispensables pour son fonctionnement. La police n’a rien trouvé sur le défunt et a conclu au suicide. Martial Blanchard est le parrain de Rafael, il travaille à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) le principal service de renseignement intérieur français. Philippe le père de Rafael lui demande de reprendre l’enquête. Parce qu’admettre un suicide, c’est se demander si on n’aurait pas pu l’empêcher. Martial Blanchard a du temps, il termine sa carrière sans affectation, et en tant qu’ancien de la police judiciaire il saura comment procéder.
Martial Blanchard fait appel à toute son expérience pour comprendre comment fonctionnent ces sociétés étrangères
Bonne pioche avec Nos chers alliés qui vient d’obtenir le prix 2025 du roman d’espionnage. Gilbert Gallerne nous emmène dans un récit qui se lit comme un très bon polar. Au programme : l’infiltration par les États-Unis d’un projet d’intérêt national. Car si le futur avion sera construit en grande partie par Dassault, il ne pourra pas voler sans l’environnement logiciel passé aux mains des Américains. Soit ce qui se passe aujourd’hui quand des pays européens achètent des F-35 états-uniens. Souvent dépassé par la technologie ambiante, Martial Blanchard fait appel à toute son expérience pour comprendre comment fonctionnent ces sociétés étrangères qui forment chez elles les futures élites françaises. Il veut savoir comment les sociétés de conseil ont pris le dessus sur l’État. Il s’aperçoit rapidement que de très hautes personnalités sont mêlées aux intrusions américaines. On pourrait, on devrait, trouver ce scénario abracadabrantesque. Mais qu’a-t-il d’incroyable quand un ministre des Comptes publics cache de l’argent en Suisse. Quand un ancien Premier ministre se gave auprès de sociétés pétrolières russes. Et quand un ancien président de la République est condamné à cinq années de prison. La réalité surpasse souvent la fiction.
Abonnez-vous pour être averti des nouvelles chroniques !