Clémence et son fils Tom fuient avec leurs bagages. La maison est au fond du vallon, presque invisible. Huit mètres sur cinq, encastrée dans le relief, des ouvertures dans la seule façade principale. Ils sont partis ce matin de Bordeaux, ils se sont arrêtés aux Eyzies en Dordogne pour récupérer les clefs de la location. Clémence a enlevé les plaques d’immatriculation de sa voiture pour qu’on ne puisse pas l’identifier, et elle a commandé un taxi. Tom ne comprend pas pourquoi son père Vincent n’est pas avec eux, mais ces vacances d’automne anticipées lui font plaisir. Dans la forêt, on entend des chants de chardonneret et de rouge-queue. Clémence se baigne dans une retenue d’eau quand apparaît un vieil homme. Johanna est en fac de médecine à Toulouse, elle ne voit plus son père Fabien qu’un week-end sur deux. Lui est employé à Lascaux IV, la grotte fac-similé de l’historique site de Lascaux. Alors quand l’oncle de Johanna a découvert cette brèche dans le sol, Fabien décida d’y emmener sa fille. Parce que c’était un peu comme cela qu’avait débuté l’histoire de la grotte la plus célèbre au monde. Avant d’y pénétrer, Fabien explique à Johanna qu’il a laissé les coordonnées GPS du site sur la table du salon. Ils ont sur eux quatre lampes et des étoiles phosphorescentes à semer pour retrouver leur chemin au retour. Puis ils se lancent. Personne n’est venu l’inviter à danser, ni même lui parler. Guilhèm se demande pourquoi. Il va la voir, elle s’appelle Marion, elle est une cousine de la mariée, elle est venue spécialement pour l’événement dans le Périgord noir. Il aimerait lui faire découvrir son pays, en attendant il l’emmène sur la piste de danse. La Vézère et ses paysages que le jeune paysan connaît si bien, ce sera pour plus tard. Quand Clémence entre dans la salle de bains, Tom dessine sur le bureau de sa chambre. Ils sont revenus depuis peu d’une promenade en forêt pendant laquelle Clémence a de nouveau aperçu le vieil homme. Une fois dans la baignoire elle entend une porte claquer. Elle se précipite pour interdire à son fils de sortir. Mais il a disparu, et sous la fenêtre elle trouve deux grandes traces de pieds.
Vous devrez attendre les derniers chapitres pour le savoir
Trois récits, trois duos, dont on sait dès le départ qu’ils vont se croiser. Au moins parce qu’ils partagent le même cadre, celui du Périgord noir, âpre, humide, sauvage. A priori rien d’original, on en a tous lu des bouquins où l’auteur a semé des indices qu’on tente de relier. Mais dans Quitter la vallée, Renaud de Chaumaray réinvente le genre. Alors à vous de trouver comment la vie d’une femme battue et de son fils, celle d’un père qui emmène sa fille découvrir une grotte, et la romance d’un jeune paysan et d’une trentenaire vont se percuter. Il y a bien des indices dans le prologue, mais de là à les interpréter c’est une autre histoire. Le plus probable est donc que vous devrez attendre les derniers chapitres pour le savoir. Pour patienter vous profiterez de la très belle écriture de l’auteur, de sa connaissance de la nature périgourdine, et de l’amour qu’il porte à ses personnages. Clémence est une femme courageuse, qui trouve la force de quitter son compagnon qui la bat pour protéger son fils. Fabien est séduisant par l’enthousiasme qu’il met à découvrir les représentations des chevaux polychromes et des rhinocéros laineux. On a envie que l’improbable couple, constitué d’un paysan jamais sorti de chez lui et d’une urbaine plus érudite, fonctionne. Mais la vie emprunte parfois des chemins tortueux.
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