« Dix-neuf jours. Dix-neuf jours que des pluies torrentielles s’abattent sur la région. ». Il y a longtemps qu’on ne parle plus d’épisode cévenol. Quatre personnes sont déjà mortes dans la commune, douze sont données disparues. La capitaine Domitille Fourest fait équipe depuis trois ans avec le lieutenant Malo Prigent à la brigade de recherches de Nîmes. L’unité de la Gendarmerie nationale dédiée à l’exercice de la police judiciaire. En arrivant au ralentissement, on leur apprend qu’une jeune femme vient d’être retrouvée vivante au sein du glissement de terrain. Quelques minutes encore et les deux gendarmes rejoignent le procureur et le juge d’instruction sur la scène du crime qui a motivé leur venue. Ici un cadavre gît à même le sol dans une maison envahie par la puanteur. La tête est emprisonnée dans un sac plastique, le corps est vêtu d’une robe de chambre souillée de sang et d’excréments. Karine Alban a été transpercée a minima à vingt-sept reprises, sans que l’on sache encore si les coups n’ont pas été précédés d’une asphyxie. Il y a aussi six cadavres de chats assassinés de différentes manières : fracassés, brûlés, découpés. Et puis une chambre destinée aux félins qui est d’une absolue propreté, un paradis pour matous.
Il n’a aucune piste, aucun élément tangible à sa disposition
Samia Doucet attend depuis huit années le retour de sa fille Océane qui a disparu quand elle avait douze ans. Cela s’était passé dans un quartier à bonne réputation situé à l’est de Nîmes. La justice avait été mise sur la piste d’un certain François Vérove dit le Grêlé par une lettre anonyme, mais l’homme avait préféré se suicider plutôt que d’être arrêté. Et rien n’avait montré que ce tueur en série et violeur d’enfants ait pu être lié à la disparition. Gabriel Zeller est major à la division des Affaires non élucidées (Diane) de la Gendarmerie nationale. Le service en charge des cold cases. On lui a demandé de reprendre l’enquête sur Océane. Il n’a aucune piste, aucun élément tangible à sa disposition. Mais il apprend aujourd’hui que les empreintes digitales de la jeune femme retrouvée dans la coulée de boue sont celles d’Océane Doucet. La jeune femme est vivante, inconsciente.
Rares seront ceux qui devineront les tenants et les aboutissants des crimes
Il y a au moins trois éléments qui font de ce roman un excellent polar. Il est ancré dans un territoire. Rien de mieux pour rendre le récit crédible. Il s’agit ici des Cévennes gardoises comprises entre Nîmes, Alès, Saint-Jean-du-Gard et Uzès. Un terroir aussi ravagé socialement qu’il est beau par ses paysages. L’histoire est diaboliquement construite autour de nombreux rebondissements. Rares seront ceux qui devineront les tenants et les aboutissants des crimes. Sandrine Destombes fait enfin appel à de nombreux personnages pour complexifier son roman, sans pour autant qu’un seul ne s’impose. Ni parmi les gendarmes, ni parmi les victimes et les suspects. Alors on navigue avec les enquêteurs de fausses pistes en fausses pistes. On s’horrifie encore un peu plus quand ils découvrent de nouveaux cadavres à qui on a coupé les organes génitaux qu’on a fourrés dans leur bouche. Avec parfois en plus des yeux crevés. On se désole de la vie de ces adolescents recueillis on ne sait pourquoi dans des foyers sans aucune autorisation. Et on se demande ce que peuvent les profils psychologiques et les recherches ADN établis par les meilleurs services d’enquêtes face aux monstruosités des hommes.
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