« Des polars qui éclairent la réalité ». C’est le slogan des Éditions Filature(s) dont Shalom Berlin est le premier bouquin présenté sur ce blog. Et sûrement pas le dernier tant le roman de Michael Wallner est réussi. Ce sera peut-être avec les deux autres de la série conçue autour de Alain Liebermann, le personnage principal de Shalom Berlin. Ou d’un autre auteur de cet éditeur dont le catalogue est bien fourni. Dans son premier tome de sa série berlinoise, Wallner nous propose une histoire qui démarre avec la profanation d’un cimetière juif. Elle donne lieu à un article d’Hanna Golden, une jeune journaliste qui reçoit peu après des menaces de mort par courriel. L’enquête se dirige vers les mouvements d’extrême droite, qui font florès ces derniers temps en Allemagne, et les nostalgiques du Troisième Reich. L’histoire est aussi prétexte à nous faire découvrir la capitale allemande, sa transformation à base de salons de yoga ou de psychothérapie, et de restaurants où on ne parle plus qu’anglais. Soit autant de signes d’une gentrification qui expulse les habitants désormais trop pauvres pour payer leur loyer.
Tous les Liebermann avaient le sens de l’humour
L’enquête est dirigée par Alain Liebermann un policier membre d’une famille d’intellectuels juifs berlinois. Sa grand-mère Helene en est l’incarnation, elle qui occupe un appartement de deux cent quarante mètres carrés à deux pas du Kurfürstendamm. Helene a quatre-vingt-quinze ans, ce qui signifie que l’année de sa naissance Hitler publiait Mein Kampf. La tradition veut que les Liebermann débarquent chez elle pour son anniversaire en provenance d’un peu partout, de Seattle, du Canada, de Riga, de Copenhague, et de presque tous les coins de l’Allemagne. Alain est son petit-fils préféré, peut-être parce qu’elle l’a élevé. Alain vient de perdre sa femme Léa, et ça n’a pas été facile pour lui-même si Léa lui avait demandé de s’amuser après sa mort. Léa disait que tous les Liebermann avaient le sens de l’humour. Alain aime raconter l’histoire du mec à qui on propose une chambre à 150 euros la nuit. Vous n’avez rien de moins cher avait-il répondu. J’en ai une à 50 euros lui avait dit le propriétaire, mais vous devrez faire le lit. Et de revenir avec des planches et des clous.
Diana Göring, une shickse comme dit sa grand-mère
Alain dirige le MES, le département de Sûreté de l’État. Un sacré service qu’il a renforcé en allant chercher Velkan, un hacker aux compétences exceptionnelles. Alain va faire de multiples rencontres. Franke une femme de Lusace, une région frontalière de la Pologne, qui dénonce les réfugiés afghans violeurs. Et puis la belle Diana Göring, une shickse comme dit sa grand-mère, c’est-à-dire une goy. Mais Alain est-il prêt pour une nouvelle histoire, a-t-il fait le deuil de Léa ? Rien n’est moins sûr. La seule certitude que l’on a est qu’il a intérêt à être attentif. Car il y a bien d’autres dangers que l’amour qui le guettent.
Qu’en dit Bibliosurf ?
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