Une colonne de quatre-quatre djihadistes s’approchait du village quelque part au Mali entre Gao et la frontière du Niger. Les habitants qui avaient déjà subi de telles incursions savaient ce qu’ils risquaient s’ils cherchaient à s’enfuir. Alors le chef du village répondit aux questions du leader de la katiba, qui étaient les mêmes que celles des militaires français ou maliens. L’homme armé voulait savoir si d’autres soldats étaient passés durant les derniers mois. Quand les djihadistes repartirent le lendemain, Alassane l’infirmier du village grimpa sur la plateforme d’un pick-up. Il voulait venger son imam que les Français avaient tué. Le général Marcel Gaingouin responsable du Service Action (SA) de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) n’avait jamais aimé les réunions. Il participait pourtant à celle organisée par le bureau des Légendes qui pilotait les agents clandestins par le monde. Il s’agissait d’évaluer les informations transmises par Canaque, leur agent infiltré au sein du Groupe de soutien à l’islam et aux Musulmans (GSIM). Elles attestaient d’un flux continu d’armes livrées en pièces détachées aux différentes katibas. Tout laissait penser qu’elles provenaient de Serbie via le port albanais de Durrës. C’est au capitaine Yannick Corsan responsable des plongeurs au sein du Service Action que Gaingouin allait demander de neutraliser ces livraisons. À charge pour lui et son équipe de faire sauter le prochain bateau chargé d’armes à Durrës. Le spectre du Rainbow Warrior n’était certes pas complètement effacé, mais ça allait le faire. Enfin, ça devrait.
Alors on s’accroche aux basques des espions français
Ce quatrième roman de Thomas Cantaloube chroniqué sur ce blog est du même niveau que les précédents : vraiment plaisant. Plutôt roman d’espionnage que roman policier, Les Mouettes sont une sorte de produit dérivé de la série Le Bureau des légendes, sans que cela ne constitue en rien un jugement péjoratif. Au contraire. En s’appuyant sur une riche documentation Cantaloube nous fait vivre de l’intérieur les affrontements au Sahel entre forces islamiques, touaregs, maliennes et russes. Toutes les combinaisons sont possibles sous l’unique condition que les habitants du Nord du Mali en soient à la fin les victimes. Alors on s’accroche aux basques des espions français toujours prêts à sauter dans un hélicoptère ou une voiture pour accomplir leur mission. Mais gare à eux, car quel que soit leur entraînement, au moindre incident ils se retrouveront seuls pour sauver leur peau ou récupérer un collègue. Impossible de compter sur l’aide de Mortier, là où siègent les huiles de la DGSE. Surtout quand on connaît la litanie d’échecs qu’a connue la France au Sahel, via les opérations Serval, Épervier et Barkhane. Malgré son charme et ses muscles, rien n’est gagné pour le capitaine Yannick Corsan.
Qu’en dit Bibliosurf ?
https://www.bibliosurf.com/Les-Mouettes.html
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