Les dépossédés sont les habitants du ghetto de Lotz. Le second plus important de Pologne après celui de Varsovie. Les Nazis l’ont programmé et créé en 1939 dans le but de parquer les Juifs dans un petit nombre de quartiers de la ville. Car ils habitaient jusque-là au côté des Polonais. Cette mesure n’était dans leur esprit que provisoire, le temps de réunir les conditions de leur élimination. En attendant, ils alLes dépossédés sont les habitants du ghetto de Lotz. Le second plus important de Pologne après celui de Varsovie. Les Nazis l’ont programmé et créé en 1939 dans le but de parquer les Juifs dans un petit nombre de quartiers de la ville. Car ils habitaient jusque-là au côté des Polonais. Cette mesure n’était dans leur esprit que provisoire, le temps de réunir les conditions de leur élimination. En attendant, ils allaient recevoir de quoi subsister en échange d’une production textile ou d’armements à destination de l’Allemagne. Cette décision prenait en compte le savoir-faire de la population locale, Lodz étant un important centre industriel polonais. Une fois les Juifs rassemblés à l’intérieur, des barbelés ont été mis en place pour empêcher toute possibilité de fuite. Une mesure d’autant plus efficace que Lodz n’était pas dotée d’égouts comme Varsovie. La loi nazie était garantie par la police allemande mais aussi par l’administration juive mise en place par les Nazis. Ils nommèrent à sa tête Chaïm Rumkowksi qui présida le Conseil juif et dont l’action a été hautement controversée. Initialement à la tête d’un orphelinat, il s’est probablement donné pour but de préserver ceux qu’il appelait « mes Juifs ». Il met en place des hôpitaux et un semblant de vie sociale avec un théâtre malgré la faim et la puanteur omniprésente dans le ghetto. La distribution de vivres est d’ailleurs relativement équitable sauf pour quelques privilégiés à commencer par lui-même et sa famille et ceux qui s’approvisionnent au marché noir. Rumkowksi collabore avec les Nazis en mettant en place une police et une prison juive où l’on torture. Il vire au dictateur en imposant des cadences de production insupportables et en faisant travailler les ouvriers 12 heures par jour au point de provoquer des grèves. Et quand les Nazis lui demandent en 1942 de livrer enfants et vieillards, forcément improductifs, il obtempère relayant au passage la propagande nazie qui envoyait officiellement les déportés sous des cieux accueillants. Il est aussi prédateur sexuel et pédophile. Le personnage est pourtant par moment sincère quand il embarque en 1944 dans un wagon de marchandises en exigeant qu’il soit réservé à sa famille. Ils finiront comme les autres à Auschwitz. Sur les quelque 300 000 habitants initiaux du ghetto, les armées russes en libérèrent moins de 1 000. Comme partout, les Nazis avaient fait place nette.