Surbooké

Le blog de Laurent Bisault

Enfants de nazis, Tania Crasnianski, Éditions Grasset

Sep 9, 2016 #Grasset

Comment vivre quand on est le fils ou la fille de quelques-uns des pires criminels de l’histoire ? Comment vivre quand on porte le nom de Himmler, Göring, Hess, Frank, Bormann, Höss, Speer ou Mengele ? Tania Crasnianski répond partiellement à la question dans son livre où elle raconte la vie des enfants de ces hauts dignitaires nazis ainsi que celle de leurs parents. Car les femmes des criminels de guerre ont aussi eu une importance dans le devenir de leur progéniture. Ces enfants ont en commun d’avoir été marqués à vie par leur patronyme car on ne peut passer inaperçu avec de tels noms. Ils partagent aussi l’absence totale de responsabilité dans les crimes de la Seconde Guerre mondiale. Certains ont d’ailleurs à peine connu leur père. Et ils étaient de toute façon trop jeunes pour comprendre leur environnement. Même si certains éléments les ont marqués. On interdisait ainsi aux enfants du commandant d’Auschwitz de manger des fraises sans les laver contrairement à ce qu’ils avaient l’habitude de faire en Bavière. Car la poussière de la région n’était pas une poussière ordinaire. Les discours et les attitudes de ces enfants sont loin d’être uniformes. Gudrun Himmler, Edda Göring et Wolf Hess en sont restés au bon père de famille qui veillait sur eux et n’attribuent aucune responsabilité à leur père dans le massacre de six millions de Juifs. Ce qui les fait perpétuer les discours tenus par leur géniteur devant le tribunal de Nüremberg : ils ne savaient rien et n’ont fait qu’appliquer les ordres. Quand ils n’ajoutaient pas aussi qu’ils étaient des résistants de l’ombre. Gudrun Himmler et Edda Göring vont plus loin en prônant l’idéologie nazie heureusement sans grandes conséquences. D’autres enfants de nazis se sont démarqués de leur père sans pour autant vouloir les condamner publiquement. Rolf Mengele a ainsi toujours refusé de donner la moindre information sur son père en fuite. Il n’a pas non plus rendu publique sa mort alors qu’il était recherché deComment vivre quand on est le fils ou la fille de quelques-uns des pires criminels de l’histoire ? Comment vivre quand on porte le nom de Himmler, Göring, Hess, Frank, Bormann, Höss, Speer ou Mengele ? Tania Crasnianski répond partiellement à la question dans son livre où elle raconte la vie des enfants de ces hauts dignitaires nazis ainsi que celle de leurs parents. Car les femmes des criminels de guerre ont aussi eu une importance dans le devenir de leur progéniture. Ces enfants ont en commun d’avoir été marqués à vie par leur patronyme car on ne peut passer inaperçu avec de tels noms. Ils partagent aussi l’absence totale de responsabilité dans les crimes de la Seconde Guerre mondiale. Certains ont d’ailleurs à peine connu leur père. Et ils étaient de toute façon trop jeunes pour comprendre leur environnement. Même si certains éléments les ont marqués. On interdisait ainsi aux enfants du commandant d’Auschwitz de manger des fraises sans les laver contrairement à ce qu’ils avaient l’habitude de faire en Bavière. Car la poussière de la région n’était pas une poussière ordinaire. Les discours et les attitudes de ces enfants sont loin d’être uniformes. Gudrun Himmler, Edda Göring et Wolf Hess en sont restés au bon père de famille qui veillait sur eux et n’attribuent aucune responsabilité à leur père dans le massacre de six millions de Juifs. Ce qui les fait perpétuer les discours tenus par leur géniteur devant le tribunal de Nüremberg : ils ne savaient rien et n’ont fait qu’appliquer les ordres. Quand ils n’ajoutaient pas aussi qu’ils étaient des résistants de l’ombre. Gudrun Himmler et Edda Göring vont plus loin en prônant l’idéologie nazie heureusement sans grandes conséquences. D’autres enfants de nazis se sont démarqués de leur père sans pour autant vouloir les condamner publiquement. Rolf Mengele a ainsi toujours refusé de donner la moindre information sur son père en fuite. Il n’a pas non plus rendu publique sa mort alors qu’il était recherché depuis la fin de la guerre. Niklas Frank, fils du gouverneur général de Pologne surnommé le « boucher de Cracovie », constitue une exception. Il a très tôt compris que ses parents tiraient profit de leur situation notamment en voyant sa mère se promener dans le ghetto pour voler ses habitants. Ce pillage est d’ailleurs commun à la plupart des dignitaires nazis à commencer par Göring. Niklas comprendra ensuite le rôle de son père qu’il n’aura de cesse de dénoncer. La prise de conscience des enfants passe parfois par la génération suivante qui n’a pas de lien affectif avec les criminels. Katrin Himmler, petite-nièce du responsable des SS et de la Gestapo, a épousé le descendant d’une famille juive du ghetto de Varsovie. La petite-nièce de Göring et son frère Matthias ont choisi de se faire stériliser pour briser la lignée. Matthias s’est aussi converti au judaïsme.

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