Hiver 1930 à Vyriv, petit village ukrainien. Luka voit arriver un homme éreinté, quasiment gelé. Dans le traîneau qu’il tracte se trouvent deux enfants morts. Deux enfants dont une partie de la cuisse a été découpée. Quel est donc ce monstre qui surgit dans une période déjà terrifiante ? Un moment où les paysans guettent les soldats soviétiques qui viennent les dessaisir de leurs maigres biens avant de les envoyer au Kazakhstan ou en Sibérie. Ou de les mettre à mort. Ainsi en a décidé le maître de l’Union soviétique qui a entrepris de faire disparaître les koulaks, les paysans faisant travailler des ouvriers agricoles au profit des kolkhozes. Mais qu’est-ce qu’un koulak pour Staline, sinon un Ukrainien souhaitant survivre. La panique se saisit du village et les habitants lynchent l’inconnu pour préserver leurs enfants. Vétéran de nombreuses guerres, Luka ne parvient pas à s’y opposer. Il a pourtant combattu dans l’armée impériale contre les Allemands, l’Armée rouge au début de la révolution puis dans l’armée anarchiste de Makhno en Crimée. Il en a gardé des qualités rares de guerrier. Mais comment arrêter une foule en marche autrement qu’en lui tirant dessus ? La protection des enfants ne sera qu’illusoire puisque dès le lendemain disparaît Dariya la nièce de Luka. Il comprend rapidement qu’elle a été enlevée. Il décide de poursuivre son ravisseur dans la steppe gelée en compagnie de ses deux fils Viktor et Petro. La chasse s’avère terrifiante et on ne sait plus qui poursuit qui tant le ravisseur d’enfants se montre insaisissable. Et pendant ce temps, le Guépéou poursuit ses macabres réquisitions, village après village. À la fois thriller et roman historique, le livre est captivant. Parfois insoutenable quand les horreurs se multiplient. Mais magnifique.