C’est un drôle de procès auquel nous convie Jean-Guy Soumy. Un procès fait à une morte à la veille de la Révolution française, un moment où seul le Roi et Dieu pouvaient disposer de la vie. Mais comme Jeanne, accusée d’avoir mis fin à ses jours, ne peut pas se présenter devant le tribunal, c’est son cousin Camille qui la représentera en tant que curateur. Héritier d’une maison de négoce bordelaise, écrasé par sa mère qui gouverne la famille, Camille va peu à peu accepter d’incarner son nouveau personnage par fidélité à la promesse de mariage faite à sa cousine quand ils étaient adolescents. Mais que vaut une promesse quand on vous pousse à faire un mariage de raison ? Camille l’avait vite oubliée au contraire de Jeanne, qui en plus avait dû s’accomoder de la misère intervenue après la mort de son père. Si le tribunal en conclut que tout cela l’a poussée à la mort alors son cadavre sera traîné dans les rues face contre terre, pendu, puis ses restes jetés avec les immondices et les animaux.