Drôle d’idée que de lire de la sociologie. Mais ce livre parle des vacances ce qui est hautement sympathique. C’est avant tout une histoire de notre temps, celui que nous passons au travail et en dehors. Le temps consacré au turbin est d’ailleurs aujourd’hui peu de chose tant il a diminué depuis un siècle alors que notre espérance de vie augmentait. Il représenterait aujourd’hui de 10 à 12 % de notre existence. Faut-il s’en inquiéter ? Non nous dit Jean Viard qui nous rappelle comment a évolué le temps de travail. Pendant des siècles, l’Église catholique avait imposé le repos dominical. La Révolution française l’a supprimé. Et il a fallu attendre 1906 pour le retrouver, la République n’ayant désormais plus peur de l’Église. Nouvelle avancée avec le Front populaire qui instaure la semaine de 40 heures et les deux premières semaines de congés payés. Puis à nouveau à la fin des années 90 avec les 35 heures. Un moyen de lutter contre le chômage mais aussi une ancienne revendication féministe. La réduction du temps de travail ayant en effet sur la durée permis l’insertion massive des femmes dans le marché du travail. Les vacances ont mis du temps à s’imposer. Elles n’étaient pas réclamées par les Français en 1936, car ce concept était étranger aussi bien aux ouvriers qu’aux employés et qu’à un grand nombre de patrons. Il était surtout l’affaire des rentiers financiers t des propriétaires terriens qui ont fait le succès de Nice ou des premières stations de montagne. Les choses ont bien changé. Une majorité de Français partent désormais en vacances, même si les cités demeurent souvent exclues. Le tourisme est aujourd’hui une vraie richesse. Par les flux économiques qu’il génère et par la réorganisation spatiale du territoire qu’il engendre. Avec les départs massifs, de nombreux villages ont retrouvé de l’activité. En juillet et en août mais aussi le reste de l’année grâce aux week-ends prolongés et aux nouveaux modes de vie. La richesse touristique est d’ailleurs bien plus que financière. Elle est un atout pour attirer les populations les plus diplômées. À Marseille, Toulouse, Bordeaux ou Nantes. Allez donc les faire venir à Charleville-Mézières !