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Le blog de Laurent Bisault

Vintage, Grégoire Hervier, Éditions Au diable vauvert

Mar 27, 2020 #Au diable vauvert

« Mais le rock est mort, c’est un truc de dinosaures, réveille-toi ! Le rock’n’roll, c’est pour ceux qui aiment fumer, boire, baiser sans capote et rouler à fond la caisse : c’est plus du tout tendance ! Tu crois qu’Elvis bouffait cinq fruits et légumes par jour ? Ce mec se faisait livrer des sandwichs au beurre de cacahuète par avion ! » Vous vous en foutez d’être has been ? Alors ça tombe bien. Foncez vers le sémillant polar de Grégoire Hervier. Le troisième bouquin de cet auteur déjà primé qui vous emmène aux racines du rock, c’est-à-dire le blues, la country et même la musique napolitaine importée dans les Appalaches. Celui du Sud, où les bas de plafonds ne manquent pas. Histoire de rendre hommage aux bons vieux musiciens Noirs Américains qui se sont fait voler leur invention par les Blancs. C’est Thomas Dupré, un musicien parisien de vingt-cinq ans, pigiste et vaguement luthier par ailleurs, qui vous pilote à la recherche de la mythique guitare Moderne dont nul n’ignore qu’elle aurait été construite en 1957 chez Gibson. Autant dire la Saint Graal des guitares. Dupré est payé pour la retrouver par Lord Winsley, un aristocrate résidant dans un manoir écossais. Et pas n’importe quel manoir, celui qu’avait un temps possédé Jimmy Page. Outre le guitariste de Led Zepplin, bien d’autres icônes du rock ont laissé une trace dans le musée de Winsley : Brian Wilson ancien garçon plagiste, Keith Richards des Stones ou encore Pete Townshend des Who.

Parfois loufoque, souvent sanguinaire, le bouquin de Grégoire Hervier est avant tout prétexte à nous faire retrouver les racines du rock’n’roll

Un meurtre plus tard, avec une récompense d’un million de dollars à la clef, Thomas Dupré prend la direction de Memphis (Tennessee) pour faire la connaissance d’une spécialité locale : un sosie d’Elvis répondant au doux nom de Bruce Pelvis Presley, qui pourrait bien le faire progresser dans son enquête. Pas encore reconnu selon lui à l’échelle de son talent, complètement déglingo, Bruce réside dans une maison où l’hygiène n’a pas le droit d’entrer. Parfois loufoque, souvent sanguinaire, le bouquin de Grégoire Hervier est avant tout prétexte à nous faire retrouver les racines du rock’n’roll grâce à l’érudition de son auteur. Incollable sur la fabrication des guitares, fin connaisseur de l’histoire de la musique noire américaine, Hervier nous emmène sur les traces d’un guitariste noir albinos Li Grand Zombi Robertson qui aurait été un précurseur des groupes de metal des années 70. Mêlant fiction et réalité, il nous fait surtout comprendre d’où vient le rock. Du bluegrass joué par Bill Monroe, de la musique country comme celle de Johnny Cash, mais bien plus encore du blues, du boogie-woogie joué dans les années 30 par des artistes aujourd’hui oubliés ou plus tard par Big Joe Turner et Louis Jordan. Cette filiation est prétexte à nous faire voyager le long du Mississippi, jusqu’en Louisiane où il convient de se méfier du vaudou comme des alligators. Un périple jusqu’aux racines de la musique actuelle qui est loin d’être sans danger !

La seule erreur du livre. L’histoire du rock commence là :

https://www.google.com/search?q=bruce+springsteen+born+to+run&oq=bruce+springsteen+born+to+run&aqs=chrome..69i57j69i60.11407j0j9&sourceid=chrome&ie=UTF-8

One thought on “Vintage, Grégoire Hervier, Éditions Au diable vauvert”
  1. Bouquin commandé.

    Petite précision : la Boleskine House, le fameux manoir ayant appartenu à Robert Plant de Led Zeppelin et dont il est fait état, a aussi appartenu à Aleister Crowley, personnage le plus controversé de l’histoire britannique peut-être…

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