Surbooké

Le blog de Laurent Bisault

Le chant de l’assassin, R.J. Ellory, Éditions Sonatine

Juil 6, 2019 #Sonatine

Un de plus pour Ellory. On ne vous renvoie pas aux précédents. Ils sont tous chroniqués dans Surbooké, tous bons. Celui-là est excellent comme Seul le silence qui révéla Ellory. Vous partez cette fois au Texas, au West Texas, assurément le coin le plus reculé de l’État pour un bouquin de cinq cents pages que vous ne regretterez pas. Henry Quinn, jeune musicien, sort de prison où il a purgé une peine de trois ans pour avoir accidentellement tué quelqu’un. Il a partagé sa cellule avec un autre musicien, Evan Riggs, condamné à perpétuité pour meutre. Parce que Riggs lui a sauvé la vie dans ce milieu carcéral tellement sympathique, Henry Quinn s’engage à remettre la lettre que lui confie Evan. Elle est destinée à Sarah, sa fille qu’il n’a jamais connue. Quinn se rend donc à Calvary, la ville où a vécu toute la famille Riggs. Si les parents d’Evan n’y habitent plus, Carson son frère aîné y réside encore. Il est d’ailleurs depuis des années le tout-puissant shérif de la ville. Mais personne, et surtout pas Carson ne semble savoir où est passée Sarah. Commence alors une enquête qui vous raconte alternativement la vie des deux frères depuis leur enfance et la recherche de Sarah par Henry. C’est peu dire que dès l’enfance Carson et Evan ne se ressemblent pas. Carson se voit profiter de la ferme alors qu’Evan se révèle être un musicien amené à voyager. Alors quand les deux garçons tombent sous le charme de la jeune Rebecca Wyatt, la fille de la ferme d’à côté, il paraît évident que l’histoire ne peut que mal se terminer. La famille Riggs devrait pourtant être heureuse, même si être fermier n’est pas facile dans cet « espace oublié de Dieu » et qu’on trouve du pétrole dans le coin. Mais est-ce vraiment une chance quand on est attaché à sa terre? L’enquête d’Henry Quinn n’est pas plus facile que ne l’était la cohabitation des deux frères Riggs. Il comprend rapidement qu’il n’est pas le bienvenu et que Carson n’hésitera pas à le renvoyer au pénitencier. Petit à petit Ellory nous en dit un peu plus. Des secrets de famille que l’on n’oserait dévoiler. Des méfaits accumulés par Carson dans ce territoire où il est le roi. Autant vous le dire, musicien lui-même Ellory a un petit faible pour Evan et Henry. Ce n’est pas qu’Evan soit blanc blanc. Incapable de prendre une décision, il se réfugie plus souvent qu’il ne le faudrait dans l’alcool. Capable de rater sa relation avec Lilly si belle « qu’à la voir les hommes se demandaient s’ils ne pourraient pas abattre leur femme d’un coup de revolver en prétextant la légitime défense ». Aimer Henry est plus facile. Il a tout du bon bougre qui veut juste assumer sa promesse. Mais comment ne pas leur souhaiter le meilleur face à tant d’obstacles ?

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