Le bout du monde, ce sont les Cornouailles. L’extrémité sud-ouest de l’Angleterre, là où la ferme familiale de la famille Petherick fait face à l’océan. La vie y est rude, les récoltes et les cheptels toujours en danger. Mais c’est ici que Maggie et Lucy ont leurs racines. Maggie est la grand-mère de Lucy. Elle a toujours vécu à la ferme ou alors tout près. Ce lieu l’a protégée jusqu’à ce que sa vie soit bouleversée par l’arrivée de deux jeunes réfugiés londoniens. Nous sommes en 1943 quand Will et sa jeune sœur Alice sont évacués pour échapper aux bombardements. Direction la campagne, très loin dans l’ouest, là où l’effort de guerre nécessite des bras pour nourrir le pays. Le jeune citadin devient garçon de ferme et il adore ce métier. Il l’aime d’autant plus que Maggie lui fait découvrir ses coins secrets, ses grottes où on peut se cacher, les phoques qui prennent le soleil au large, la beauté d’un champ d’orge. Soixante-dix ans après, Lucy revient à Skylark. Cette infirmière dans un service d’urgences pédiatriques vient de découvrir que son mari la trompe. Elle n’est plus en état d’exercer son métier sans mettre en danger les bébés. Elle rejoint donc Maggie et sa mère qui tente de maintenir à flot l’exploitation depuis la mort de son époux avec l’aide de son fils Matt. Cuisinier de métier, il a choisi de consacrer toute son énergie à la survie de Skylark. Et de l’énergie il lui en faut quand chaque année, l’endettement prend de l’ampleur au risque d’être lâché par les banques. Il existerait bien une solution pour s’en sortir. C’est celle que propose le fils de Maggie : raser une grande partie de la ferme pour la transformer en lieu de villégiature. De cela, Maggie ne veut pas en entendre parler car elle veut mourir là où elle a vécu. Au milieu des siens. L’art de Sarah Vaughan consiste à mélanger les deux périodes pour nous révéler l’intimité des deux femmes. Et soyez en sûrs, il y a bien des secrets à Skylark.