Deuxième roman de Jessie Burton après Miniaturiste qui fut un succès mondial et qu’on avait beaucoup apprécié. Avec Les filles au lion, Jessie Burton nous conte deux histoires qui finissent par se rejoindre. D’abord celle d’Odelle Bastien, une jeune femme originaire de Port au Sapin la capitale de Trinité-et-Tobago. Odelle se retrouve à Londres en 1962 avec une forte volonté d’écrire. Mais elle commence sa vie professionnelle comme vendeuse de chaussures avant de trouver cinq années après un emploi de dactylo dans une galerie de peinture. C’est toujours ça de gagné, d’autant que Marjorie Quick la directrice la prend sous son aile. Odelle fait la connaissance dans une soirée de Lawrie Scott, blanc, mignon et maigrelet. Lawrie est possesseur d’un tableau, Les filles au lion, qui appartenait à sa mère et il espère le vendre. Mais que vaut cette peinture ? La seconde histoire nous emmène en Andalousie en janvier 1936 soit peu avant le coup d’État de Franco. Harold Schloss, un marchand d’art autrichien, s’est installé dans une belle maison avec sa femme Sarah et sa fille Olive toutes deux anglaises. Sarah est une très belle femme quelque peu névrosée. Olive peint dans l’indifférence totale de son père. La famille Schloss fait la connaissance de deux jeunes Andalous, Isaac Robles et sa sœur Teresa. Isaac est un peintre mais il est surtout dans cette période un ardent Républicain. L’arrivée des deux Robles va bouleverser la structure familiale. Le roman, comme le précédent, vaut d’abord par le portrait des femmes. Odelle, jeune Caribéenne qui souffre du racisme de la société londonienne. Car elle est non seulement d’origine modeste mais aussi noire. Marjorie Quick qui perçoit rapidement le potentiel d’Odelle et qui la pousse à publier ses nouvelles. Olive, jeune fille méprisée comme peintre par son père, car seuls les hommes lui semblent dignes d’intérêt. Olive qui ne pourra rester indifférence au charme d’Isaac. Et Teresa qui semble la seule à voir clair dans la maison des Schloss. Jessie Burton revendique la primauté des femmes dans son roman. Elle célèbre leurs amitiés, Odelle avec Marjorie et Olive avec Teresa. Deux relations dont les protagonistes sauront se porter secours au contraire de ce que font les hommes. Comme on peut s’en douter, le tableau de Lawrie Scott a quelque chose à voir avec la présence des Schloss aux environs de Malaga. Mais il sera bien difficile de savoir ce qui s’est réellement passé dans un pays dont une grande partie de l’histoire a disparu dans les décombres de la guerre civile. Une excellente raison de lire ce livre pour en savoir plus.