Elle a couché avec Ali Kahn, Giovanni Agnelli, Franck Sinatra, Élie de Rothschid, Maurice Druon, Stávros Niárchos plus tous ceux que vous ne connaissez pas ou que vous avez oubliés. Et Bill Clinton ainsi que Jacques Chirac ? Pour eux on ne sait pas. Mais elle les a côtoyés et comme ils n’étaient pas du genre à laisser passer une occasion, ce n’est pas impossible. Pamela Churchill, née Digby le 20 mars 1920 dans une famille ruinée de la noblesse anglaise serait-elle une aguicheuse, une intrigante, une croqueuse de diamants, voire une putain ? Le dernier qualificatif, elle ne le rejetait pas tant elle aimait provoquer. Mais elle était d’abord une femme qui aimait l’amour et le luxe dont les riches sont le meilleur garant. Surtout pour les créations de Dior et de Cartier. Pamela Churchill était une admirable rousse à la peau diaphane, célèbre pour la splendeur de son cul dans toute la jet-set et qui se vantait de ne jamais porter de culotte. N’allez pas pour autant l’imaginer comme une vedette de pacotille car Pamela joua un rôle important dans la vie publique anglaise pendant la guerre. Et elle termina sa vie ambassadrice des Étas-Unis en 1997 à Paris. Non pas grâce à sa beauté qui était encore réelle mais parce qu’elle s’était gagné le poste auprès de Clinton en s’imposant au sein du Parti démocrate. Pamela Digby devint Churchill par son mariage avec le fils du grand Winston. Une occasion à ne pas manquer afin de sortir de son milieu mais cher payée. Car Randolph n’avait pas les qualités de son père et brillait surtout par sa capacité à assécher les bars et à accumuler les dettes. Papa était là pour éponger. Winston décela tout de suite les capacités de sa bru. Il l’encouragea à partager le lit d’Averell Harriman l’envoyé de Roosevelt à Londres, histoire de renforcer les liens entre les deux pays. Comme quoi les Américains n’ont pas attendu Trump pour porter des prénoms ridicules. Débarrassée de Randolph car divorcée, elle resta toujours en bons termes avec Winston. Pamela crut plusieurs fois avoir trouvé le grand amour. Notamment avec Giovanni Agnelli, le patron de Fiat. Elle l’aima passionnément et passa jours et nuits à son chevet après son accident de voiture quand la gangrène faillit l’emporter. Giovanni ne l’épousa jamais, mais il sut toujours être à ses côtés quand elle en eut besoin, longtemps après leur séparation. Pamela ne chercha réellement à se remarier qu’à l’âge de 40 ans. Elle épousa en seconde noce Leland Hayward, un richissime producteur américain. Pas de chance, il décéda rapidement et elle n’hérita de rien. Elle retrouva alors Averell Harriman. Sa courte liaison avec Sinatra lui fit comprendre qu’il ne pouvait laisser passer une seconde fois la femme de sa vie. Devenue américaine, elle organisa avec son mari des dîners qui furent autant de financements pour le Parti démocrate. Clinton, alors jeune et prometteur gouverneur de l’Arkansas sut s’en souvenir en la choisissant pour l’ambassade parisienne. Elle y retrouva le Ritz qu’elle avait connu dans sa jeunesse pour y décéder dans la piscine. Quand on vous disait qu’elle était faite pour le luxe.