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Le blog de Laurent Bisault

Churchill m’a menti, Caroline Grimm, Éditions Flammarion

Juil 9, 2016 #Flammarion

À en croire la version officielle l’Angleterre n’a plus été envahie depuis 1166. Elle a même héroïquement résisté à la Whermacht pendant la Seconde Guerre mondiale. Caroline Grimm apporte un bémol à ce qui est généralement admis. Non par plaisir de se singulariser, mais parce qu’elle est issue d’une famille qui a douloureusement vécu l’occupation de Jersey une des îles anglo-normandes. Car telle est la vérité historique : Jersey comme Guernesey et l’ensemble des îles environnantes, ont été occupées par l’armée allemande. L’attaque de Jersey par l’aviation a eu lieu le 8 août 1940 et sa libération date de mai 1945. Soit après le suicide d’Hitler et un an après la libération de la France. D’où le titre du livre puisque Churchill couronné prix Nobel de littérature pour ses mémoires a occulté cette partie de l’histoire. Tout laisse à penser qu’il n’a jamais souhaité reconnaître qu’il a préféré économiser les forces militaires anglaises plutôt que de les sacrifier à la défense d’un territoire sans intérêt stratégique. L’enquête de Caroline Grimm montre que l’occupation de Jersey n’a pas eu grand-chose à envier dans ses horreurs à ce qui s’est déroulé en Europe continentale. Avec son lot de massacres, de cruautés, de déchirures parmi la population. Les uns choisissant de gré ou de force la collaboration. Les autres tentant de résister au prix de leur vie. Elle révèle quelques aspects méconnus de la Seconde Guerre mondiale comme la constitution de bordels pour les Allemands où étaient engrossées les femmes qui en plus de leurs souffrances devaient assumer la naissance de leurs enfants. Un sort particulier y était réservé aux Juives uniquement vouées à la sodomie car on ne pouvait envisager de perpétuer l’espèce. Tout aussi méconnue est la création de camps de concentration sur l’île d’Aurigny principalement destinés aux Juifs. Notamment ceux puisés parmi les conjoints d’Aryennes dans le camp de Drancy. À la Libération, les biens détournés à Jersey dans les familles de déportés n’ont guère été restitués. Et ont en partie permis la constitution de quelques grosses fortunes de l’île.

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