Surbooké

Le blog de Laurent Bisault

Bel-Ami, Guy de Maupassant, Éditions Pocket

Oct 5, 2019 #Pocket

Pas encore lu ? Parce que ce roman date d’un siècle ou parce qu’il vous a été imposé au lycée ? Déjà lu et même plus d’une fois ? Dans tous les cas c’est ici que ça se passe car Bel-Ami est un incontournable de la littérature française, un roman qu’on peut lire et relire tant il est intemporel. Bel-Ami c’est en quelque sorte le Rastignac de Maupassant, en moins ambitieux au début du livre, mais dont l’appétit se développe au fil de ses réussites qu’il forge en faisant fi de la morale. C’est un roman sur les compromissions du pouvoir. Rien que de très actuel. La force de l’œuvre vient de l’empathie que l’on ressent initialement pour Georges Duroy, le personnage principal. Duroy est un jeune et bel homme mais pauvre. De retour de quelques années passées en Algérie comme militaire, il a trouvé un emploi de bureau des chemins de fer du Nord. Ce fils d’aubergistes normands ne mange pas tous les jours à sa faim quand il croise Charles Forestier un ancien compagnon de régiment. Rédacteur à La Vie Française, Forestier le fait entrer au journal. Mais comme il est difficile pour Duroy d’écrire son premier article, il est bien content que Madeleine, la femme de Forestier s’en charge pour lui. Sa carrière peut commencer et elle est loin d’être terminée. Duroy n’a d’ailleurs toujours pas d’immenses ambitions même s’il comprend vite que son charme va lui être utile. Pour le remettre à flot d’abord, puis pour aller plus haut dans l’échelle sociale. Sa liaison avec Clotilde de Marelle lui amène plaisirs et quelques subsides dont il a bien besoin. Il lui ment et n’hésite pas à la laisser tomber quand d’autres opportunités se présentent. Relation classique d’un séducteur qui reviendra toujours à Clotilde, laquelle ne semble pas s’en porter plus mal. Maîtresse elle est, maîtresse elle reste. Elle est d’ailleurs mariée. Il épouse Madeleine Forestier à la mort de Charles, beaucoup par intérêt, mais comme Madeleine est une belle femme autant en profiter. La suite plongera Duroy dans des calculs moins reluisants passant de femme en femme. « Bel-Ami c’est moi ! » aimait à dire Maupassant. Le roman lui permet de décrire la vénalité des hommes politiques et de presse, qui se renient du jour au lendemain pour faire carrière. Quelque chose que l’on ne saurait envisager aujourd’hui. Et au moins réglaient-ils certains différends au pistolet. Une pratique parfaitement condamnable, mais est-ce mieux de traiter un confrère de « fils de pute » ?

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