Surbooké

Le blog de Laurent Bisault

Jackson Hole, Karel Gaultier, Éditions Slatkine & Cie

Jan 2, 2020 #Slatkine et Cie

Un bouquin sur l’économie financière ? Sur les tensions entre le dollar, le yuan, le yen et l’euro ? Sur le rôle du Fonds monétaire international ? Sur la gouvernance de la Banque centrale européenne ? Sur le combat des États pour faire valoir leur point de vue à Francfort-sur-le-Main, siège de la BCE ? Sur l’avenir du bitcoin et des monnaies des Gafa ? Cachez votre joie et cessez de regarder vos chaussures. On recommence en vous le vendant autrement. Envie d’un polar que vous ne lâcherez pas avant la dernière page tant vous serez impatient d’en connaître la fin ? Ça va tout de suite mieux. Alors direction Jackson Hole qui est non seulement une ville du Wyoming mais surtout le titre du roman du banquier Karel Gaultier, qui va tout vous dire sur les secrets de la finance internationale. Et c’est peu dire que c’est un milieu où ça déménage. Vous allez les découvrir en suivant Matteo Andreani dit le Devin, 47 ans, qui porte les costumes sur mesure des meilleurs tailleurs italiens. Andreani a fait fortune en dirigeant un fond spéculatif de la City. Napolitain, il siège déjà à la Banque d’Italie, mais quels pouvoirs pourrait-il en tirer alors que tout se passe sur les rives du Main. Heureux hasard, mais existe-t-il des hasards dans ces milieux, le jet privé qui ramène les dirigeants de la BCE en provenance de Jackson Hole vient d’exploser en vol. Alors Andreani va pousser ses pions pour prendre la tête de la Banque centrale européenne. Une sacrée partie d’échecs pour éliminer ses concurrents. Pas physiquement, nous sommes entre gens de la Haute. En les décrédibilisant. Si le poste est prestigieux, n’allez pas croire qu’il soit facile. Comment savoir s’il faut continuer d’inonder les marchés d’argent pour baisser les taux d’intérêt, ou les relever pour éviter que ne se créent des bulles financières ? Alors forcément parfois on s’accorde de petits plaisirs. Et ça tombe bien. L’Union européenne étant une communauté, chacun y amène ce qu’il a de meilleur chez lui. La puissance économique pour l’Allemagne, les dettes pour la France, les hôtesses perchées sur des talons hauts pour les pays baltes. Et là inutile de nier il y a du matos. Tout s’annonce bien pour Andreani quand disparaît sa chargée de communication. La seule personne en qui il a confiance car elle ose lui dire ce qu’elle pense. Il y a bien sa famille, ou au moins ce qu’il en reste, son père étant mort quand il était enfant. Mais sa famille se réduit aujourd’hui à son oncle Benito que l’on dit camorriste. Alors quand les Chinois décident d’imposer leur monnaie aux dépens du dollar, en arguant qu’ils constituent désormais la première puissance économique mondiale, tout se complique. À la réflexion faut-il envier ces banquiers ?

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