Anthony Barreau est agent. Pas d’auteurs ou de stars, il gère les contrats que l’on pose sur la tête de certains indésirables avec à la clef 10 % de commission pour lui. Une rémunération facile à gagner ? Certes mais encore faut-il être capable de mettre en relation celui qui planifie le crime et le tueur. Alba Ferrari était encore il y a peu championne de biathlon, avant qu’un accident brise une de ses chevilles et sa carrière. Elle y a perdu sa vélocité à skis et versé dans une réelle appétence pour l’alcool. Alba a heureusement conservé son adresse peu commune au tir. Quand un des trafiquants de drogue parmi les plus sanguinaires du pays sollicite Anthony pour éliminer un secrétaire d’État, l’agent sait qu’Alba n’est pas prête pour cette mission. Ce serait trop risqué pour un premier contrat, surtout que l’ancienne sportive n’en a pas fini avec son sevrage alcoolique. Thérèse soixante-quinze ans dirige une agence matrimoniale qui vivote à l’heure des applications numériques. Et comme rien ne va, un léger AVC l’a envoyée chez son neveu qui n’a qu’une idée en tête : la coller dans un Ehpad pour qu’elle finisse sa vie en toute sécurité. Mais la septuagénaire n’a aucune envie de se laisser faire. Côtoyer les croulants, alors qu’elle a toujours tout fait pour être indépendante, ce n’est pas son truc. Ça y est le décor est posé et il n’y a plus qu’attendre que tout éclate.
Il se veut aussi celui qui résout les conflits proprement
Réjouissant en diable ce polar où Pascale Dietrich trace son chemin d’autrice de grand talent, dans la foulée des Mafieuses déjà présenté sur ce blog. L’agent c’est un polar qui ne se prend pas au sérieux, et qui penche davantage du côté de Lawrence Block version Bernie Rhodenbarr que de Thierry Jonquet. Les deux auteurs sont d’excellents écrivains qui diffèrent par leur humour. Et comme le New-Yorkais, Pascale Dietrich adore le second degré. C’est pourquoi elle nous propose sa version éthique des crimes. Car Anthony Barreau ne se contente pas d’envoyer ad patres des individus pour de l’argent. Il se veut aussi celui qui résout les conflits proprement. De toute façon cet homme, qui ne s’est jamais remis d’avoir grandi sous l’autorité de l’aide sociale, a du cœur. La preuve : il promène quotidiennement ses deux chiens. Papa un Saint-Hubert qui débusque les explosifs comme personne. Et Maman son alter ego version femelle spécialisée dans la recherche de la cocaïne et de l’héroïne. Alors comme Anthony ne manque pas non plus d’empathie, comment aurait-il pu refuser d’aider une vieille dame qui veut uniquement profiter des dernières années de son existence. Il fallait bien cette forte motivation pour qu’ils passent leurs vacances ensemble dans le camping municipal de Vierzon. Une charmante cité, davantage connue pour son rôle dans le réseau SNCF, que pour l’attrait de ses hébergements de plein air. Mais l’idée n’est finalement pas si saugrenue quand votre profession vous fait côtoyer des sicaires bas de plafond, toujours prêts à régler leurs différents à l’arme lourde. Alors autant migrer dans les endroits les plus improbables.
Qu’en dit Bibliosurf ?
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