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Le blog de Laurent Bisault

Il était une fois en Amérique, Harry Grey, Éditions Sonatine

Jan 22, 2024 #Sonatine

Vous avez aimé le film ? Vous adorerez le livre qui vient d’être publié chez Sonatine le meilleur éditeur français du roman noir avec Gallmeister. Car Il était une fois l’Amérique n’est pas que le troisième volet de la trilogie américaine de Sergio Leone qui commence avec Il était une fois dans l’Ouest et se poursuit avec Il était une fois la révolution. L’histoire de ces gangsters juifs nés au début du XXe siècle dans le Lower East Side de New York a d’abord été un roman de Harry Grey, un auteur peu connu chez nous avec un seul autre bouquin disponible en français dans la Série noire. Harry Grey savait de quoi il parlait car cet Américain immigré en provenance d’Odessa, Herschel Goldberg de son vrai nom, a aussi fait partie de la pègre, et il aurait écrit son livre derrière les barreaux de Sing Sing.

Le pain rassis frotté à l’ail trempé dans du thé constitue l’ordinaire

Il était une fois en Amérique c’est l’histoire de Max alias Big Maxie, Noodles encore appelé le Surineur de Delancey Street, Cockeye celui qui joue de l’harmonica, Patsy le roi des cartes, quatre gamins qui vivent dans le quartier juif de New York. Dominick le petit Rital les accompagne au début mais il meurt rapidement. Dans l’East Side rien d’autre que de se débrouiller pour échapper à la misère, aux taudis puants, et aux propriétaires qui risquent à tout moment de flanquer votre famille à la rue. Dans celle de Noodles le pain rassis frotté à l’ail trempé dans du thé constitue l’ordinaire pour se nourrir en dehors du Shabbat. Alors Noodles abandonne l’école malgré ses bons résultats. À court terme il va se payer des charlottes russes qui constituent le prix d’une passe avec les filles de son immeuble. Les gains prendront rapidement de l’ampleur avec l’arrivée de la prohibition et de ses speakeasies les bars clandestins. Pour la suite Max a un objectif en tête : braquer la Banque fédérale américaine.

Il ne faut pas compter sur eux pour fréquenter la Schul

Impossible de ne pas prendre de plaisir avec ce roman. Il y a d’abord les quatre personnages principaux qui jouent du couteau et de la mitraillette tout en défendant parfois la veuve et l’orphelin. Et puis il y a ce quartier aujourd’hui disparu où l’on parlait encore le yiddish. On mange des sandwichs au pastrami ou au corned-beef, des bagels, des Gefuellte (des farcis) ou des Knish (des chaussons frits), on va chez Katz’s Delicatessen. Ce sont autant de symboles de la culture juive auxquels adhèrent Noodles et ses amis car il ne faut pas compter sur eux pour fréquenter la Schul (la synagogue). Ils ont trop vu leurs parents y aller et ne rien en ramener. Alors certes Harry Grey n’est pas Dennis Lehane. Mais qu’est ce que son roman est attachant ! Mieux construit que le film et ses incessants retours en arrière, et sans scènes frisant le ridicule. Le livre est peut-être un peu long avec ses 620 pages, le film l’est aussi, mais dans les deux cas cela fait durer le plaisir. Certes en lisant Harry Grey on perd Robert De Niro et James Woods ce qui n’est pas rien. Rien ne vous interdit toutefois de revenir ensuite à Sergio Leone.

Qu’en dit Bibliosurf ?
https://www.bibliosurf.com/Il-etait-une-fois-en-Amerique.html

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