Tome 3 ou troisième livre de Luca Di Fulvio ? Un peu des deux car Le soleil des rebelles qui succède au Gang des rêves et aux Enfants de Venise pourrait faire partie d’une trilogie tant ces livres ont de points communs. Pourtant ils ne se déroulent ni au même endroit, ni à la même époque et en plus avec des personnages différents. Mais ils offrent tous l’histoire d’amour de deux jeunes gens qui devront se battre pour accéder à leur rêve. Cette version numéro trois des œuvres de Di Fulvio est une des plus réussies, peut-être la meilleure. Si certains comparent Di Fulvio à Dickens, on pense bien davantage à Alexandre Dumas en lisant Le soleil des rebelles. Même capacité à nous scotcher à une histoire, à nous faire voyager dans le temps, et comme dans Le comte de Monte-Cristo à nous montrer un désir de vengeance qui ne lâche pas le personnage principal du roman. La comparaison vaut compliments car Dumas est l’auteur français le plus lu dans le monde même s’il est rarement présenté comme un des plus grands. Un succès que partagera peut-être un jour Di Fulvio dont le premier roman a été un succès mondial. Dans Le Soleil des rebelles, il nous emmène au début du XIVe siècle dans le royaume de Saxe situé quelque part dans les Alpes entre l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et la Slovénie actuelles. Le jeune Marcus II est destiné à une vie de prince, une vie aisée à l’abri de bien des difficultés. Au début du livre, Marcus qui n’a pas 10 ans se réjouit des premières neiges. Il peut car il a des tuniques de daim fourrées de peau de lapin, des casaques en peau de cerf à boutons de corne et des bottes en fourrure de loup à double semelle en cuir de vache. Mais ces habits ne valent rien pour se protéger de la fourberie de l’impitoyable Agomar qui pénètre dans le château pour massacrer et violer. Marcus voit ses parents mourir mais parvient à se cacher dans un passage secret que lui indique Eloisa la fille d’Agnete qui fait office de sage-femme dans le village. Elles l’accueillent et le cachent chez elles. Le début de cette nouvelle vie est compliquée pour Marcus qui ne comprend pas qu’il n’y ait pas de lit pour dormir dans cette maison. Sa participation aux travaux des champs est tout aussi pénible pour ce jeune garçon qui n’a pas de muscles et n’a jamais manié le moindre outil. Agnete saura toutefois le protéger des moqueries du village en le confiant au vieux Raphael qui vit en ermite dans la montagne. Mais pas de la cruauté d’Ojsternig, le Seigneur d’Agomar. Et nous voila partis pour 800 pages d’aventures qui nous mènent jusqu’au Concile de Constance où l’empereur fait brûler Jan Hus un des premiers contestataires de l’Église. Pour Marcus devenu adulte, les dangers se multiplient, mais que ne ferait-il pas pour l’amour d’Eloisa ? Bonne nouvelle pour terminer, le quatrième roman de Di Fulvio est annoncé pour la rentrée. Aussi prolixe que Dumas, vous disait-on.