Surbooké

Le blog de Laurent Bisault

Prendre les loups pour des chiens, Hervé Le Corre, Éditions Rivages

Mai 5, 2017 #Rivages

Si vous aimez les romans noirs, très noirs comme ceux de Jim Thomson. Si noirs que vous savez dès les premières pages qu’ils vont plus mal finir encore qu’ils n’ont commencé. Si vous appréciez les polars ruraux où les personnages évoluent dans une moiteur digne du Sud des États-Unis. Si vous souhaitez découvrir une histoire particulièrement bien écrite, comme l’était déjà Après la guerre alors ce livre est fait pour vous. Vous y suivrez Franck sortant de prison après cinq ans de taule pour un minable braquage de supermarché qui a mal tourné comme à peu près tout ce qui se passe dans ce roman. Un braquage effectué avec son frère Fabien qu’il n’avait pas voulu donner aux flics. Honneur de la famille oblige. Cinq années de promiscuité à guetter l’éventuelle arrivée d’un caïd en rut dans son dos ou d’un autre pervers qui aurait aiguisé sa petite cuillère. À sa sortie, Fabien n’est pas là mais il a envoyé sa compagne Jessica. Jessica, admirable femelle aussi torride que vénéneuse. Elle l’emmène dans sa famille, du côté de Langon en lisière de la forêt landaise. Fabien est parti pour affaires que l’on imagine louches du côté de Valence. Françk découvre Maryse, la mère de Jessica, mauvaise comme une teigne. Roland son père, vieil alcoolo qui maquille des voitures volées et Rachel, la jeune fille de Jessica, qui ne parle presque jamais. On comprend rapidement que les gifles de sa mère et le sirop qu’elle lui fait ingurgiter ne risquent pas de faciliter son épanouissement. Et que dire du chien de la maison, un molosse qui semble vouloir vous bouffer à tout moment. Frank et Jessica oublient rapidement Fabien pour se mettre à la colle. Mais rien n’est simple. Aux moments d’extase sexuelle succèdent ceux où Jessica l’envoie balader pour rejoindre d’autres hommes. Et quand Frank découvre que le magot du braquage a été engagé auprès de personnages encore moins recommandables, il pourrait presque regretter la centrale de Gradignan. Car Serge le Gitan, le musculeux Schwarzie et Ivan le Serbe sont autant d’individus qui gagnent à ne pas être connus. On vous avait prévenu, l’histoire ne pouvait que mal finir. Mais lisez-le jusqu’au bout pour savourer un vrai moment de bonheur en plein cœur des Pyrénées.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *