On retrouve vingt années plus tard Benjamin, Philip et Doug toujours aussi proches. Toujours à Birmingham. Doug Anderton est devenu journaliste politique. Philip s’est marié avec Claire. Ils ont eu un fils Patrick, ont divorcé, mais sont restés en bons termes. Benjamin espère encore retrouver Cicely qu’il a perdue de vue depuis bien longtemps, même s’il a épousé Emily avec qui il ne partage pas grand-chose d’autre que la fréquentation des églises. Le roman commence avec le retour de Claire d’Italie où elle a tenté de reconstruire sa vie en Toscane. Mais son union avec Stefano n’était pas viable. Claire ne désespère pas de comprendre ce qu’est devenue sa sœur Miriam disparue il y a bien longtemps. Elle y parviendra à fin du livre. Cette suite de Bienvenue au club accorde une large place à Paul Trotter, le jeune frère de Benjamin, déjà tête à claques dans la première partie du diptyque. Paul est désormais un député ambitieux élu dans le sillon de Tony Blair, prêt à tout pour asseoir son autorité au sein du New Labour. Paul tombe amoureux d’une brillante étudiante en communication qu’il pique à son frère. Une fréquentation dangereuse dans un pays où la presse ne recule devant rien pour vendre du papier. Mais comment s’en séparer alors qu’elle fait de lui un des députés les plus prometteurs. Qu’elle parvient à le faire inviter dans des émissions de télévision à forte audience. Et surtout qu’elle devient son obsession sexuelle d’autant plus accessible que sa femme vit loin de Londres. Un temps rachetée par BMW, l’usine British Leyland doit fermer. Elle connaît son ultime conflit social, une occasion comme une autre pour réunir la plupart des personnages. Doug couvre le conflit, au moins autant par fidélité à son père qui fut le leader syndical de l’établissement, que par intérêt professionnel. Chez les Trotter, la survie de la vieille industrie intéresse modérément la famille. Benjamin plane dans son monde. Paul n’a en réalité aucune appétence pour ces ouvriers mais il doit quand même se positionner comme député. Or les temps ont changé. Le Blayrisme soutient le marché, la modernité, le libéralisme et n’accorde aucun espoir aux secteurs économiques en difficulté. Autant dire que la fermeture du site est acquise. Paul doit d’ailleurs répondre à une question infiniment plus importante : doit-il soutenir l’intervention anglaise en Irak comme le prône Tony Blair ? Paul pense avoir trouvé une réponse en faisant appel à un dirigeant de BMW à qui il a sauvé la vie lors d’anciennes vacances. Comme si les financiers allemands avaient plus de compassion que ceux de Grande-Bretagne. Tout aussi attachant que Bienvenue au club, tout aussi drôle, Le cercle fermé est plus désenchanté que le premier volume. Sans doute parce que les personnages ont en partie leur avenir derrière eux. Que l’on se rassure quand même. La froide indifférence des élus anglais ne saurait exister dans notre pays.