Surbooké

Le blog de Laurent Bisault

Paris-Venise, Florent Oiseau, Éditions Allary

Avr 4, 2019 #Allary

Trop gentil Roman. Avec ses concierges Didier et Shirley qui s’appelle, en réalité Marie-Odile. Mais Marie-Odile ça ne le ferait pas chez une personne qui roule désormais en Mercedes. Avec ses copains qu’il autorise à ramener des nanas dans les chambres de l’hôtel dont il est veilleur de nuit. Trop gentil parce que la direction s’en est aperçu, ce qui l’a conduit instantanément au statut de chômeur même s’il avait personnellement changé les draps. Heureusement Romain a retrouvé du taf comme garçon de cabine dans le train-couchettes Paris-Venise. Vous l’imaginez déjà dans l’Orient-Express utilisé naguère par Hercule Poirot entre marqueterie et sublimes comtesses prêtes à connaître l’extase dans des draps de soie. Tout faux. Florent travaille pour une entreprise privée qui affrète des locomotives pourries dont la ponctualité mettrait la honte à une compagnie roumaine. Vous pouvez aussi oublier les aristos. Ses clients sont des Américains bourrés et plus souvent encore des clandestins qui tentent de passer en loucedé les frontières. Et quand Roman arrive à Venise, c’est pour gagner son hôtel miteux à Mestre. Mais comme Florent est un bon mec, il ne s’en plaint pas. Il apprend consciencieusement son nouveau métier qui lui est indispensable pour payer son loyer à Bondy dans le 9.3. Il collecte les passeports, surveille les pickpockets et accepte de nettoyer les chiottes. Heureusement, ses collègues sont de bon conseil. La paye est mauvaise  par ce que son employeur refuse de payer le travail de nuit ? On peut y remédier. Pour commencer, toujours vérifier si les voyageurs n’ont pas oublié quelque chose dans les compartiments, de la menue monnaie, un téléphone voire un Ipad. Il serait logique de les remettre aux responsables des objets trouvés en arrivant en Italie. Mais tout le monde sait que ce sont des margoulins, alors autant en profiter. On peut aussi détourner quelques consos quand on travaille au bar. De toute façon, la direction donne le mauvais exemple en servant du mousseux en guise de champagne. Étape suivante : la revente des cabines. Une pratique rémunératrice qui consiste à proposer à un couple une faveur : les placer dans un compartiment libre à un prix défiant toute concurrence. Le must : les clandestins. Cela demande du doigté pour ne pas se faire prendre par les polices italiennes, suisses ou françaises. Mais le sans-papiers est toujours prêt à payer. Et puis il y a Juliette avec qui il partagerait bien une couchette. Après Je vais m’y mettre, Florent Oiseau trace son chemin dans ce court roman où vous redécouvrirez les joies du voyage.

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