Très bonne surprise que la découverte de ce romancier de l’Amérique profonde. Chris Offutt est un écrivain des Appalaches, des collines du Kentucky, un peu comme David Joy déjà présenté dans ce blog avec Ce lien entre nous et Là où les lumières se perdent. Sous couvert d’une enquête policière, Offutt nous raconte une communauté qui s’ouvre peu sur l’extérieur, au point qu’il faut parfois cinq générations pour s’y faire accepter. Ici tout le monde se connaît, on a pris l’habitude de régler ses conflits en interne, nul besoin de faire appel à la police pour solder un meurtre. De toute façon quand on trouve un cadavre dans le comté de Rowan on sait qui l’a tué : un voisin, une famille ou la drogue. Alors autant dire que Linda Hardin est mal barrée quand on lui signale la mort d’une femme retrouvée en pleine forêt. Fût-elle la shérif du coin. Heureusement son frère Mick est de retour au pays, lui qui s’est spécialisé dans les homicides à l’armée. Quatorze ans qu’il y bosse, et dans les pires endroits Irak, Afghanistan, Syrie. Des pays où on risque autant de mourir de la chaleur que d’une balle. Ce jour là Mick n’est pas au mieux quand il aperçoit l’uniforme de Linda. Elle semble s’inquiéter pour lui, mais Linda est en réalité venue quémander de l’aide. Non seulement son enquête s’avère périlleuse, et en plus les huiles de cette partie du Kentucky cherchent à l’éjecter. Alors comme Mick apprécie sa sœur il accepte. La période n’est pourtant pas faste pour lui. Sa femme Peggy est à quinze jours de son premier accouchement, et elle vient de lui annoncer qu’elle n’est pas sûre qu’il soit le père. Comme Mick est fou amoureux de Peggy il lui a demandé un test génétique.
L’autre personnage important du roman c’est la nature abondamment décrite par Chris Offutt
Difficile de ne pas apprécier les personnages d’Offutt. Les flics qui font leur maximum pour appliquer la loi, comme les paumés de toute sorte. C’est encore plus vrai pour Mick Hardin qui n’est nulle part plus heureux que dans les lieux qu’il a connus en compagnie de son grand-père. Il roule d’ailleurs dans son pick-up qui a entre-temps été celui de son père. Lui aussi il les aime ces habitants des collines dont certains sont capables d’apprendre à une poule à marcher à reculons, de connaître l’âge des écureuils ou de disposer d’une mule toujours susceptible de les mordre. L’autre personnage important du roman c’est la nature abondamment décrite par Chris Offutt. Une nature omniprésente qui permet aux habitants de se terrer dans des vallons oubliés, inconnus des GPS, pour échapper à ceux qui les cherchent ou dissimuler une culture de ginseng de peur de se la faire carotter. Ce monde des collines est aussi celui des ours, des pumas, des cerfs, des geais, des colins de Virginie et des chouettes.
Qu’en dit Bibliosurf ?
https://www.bibliosurf.com/Les-gens-des-collines.html
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