Où l’on retrouve le capitaine Yannick Corsan que nous avions découvert dans le premier opus des Mouettes. Ce membre du Service Action de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) est cette fois mis aux arrêts. Il est enfermé au fort de Noisy (Seine-Saint-Denis) d’où il ne peut sortir au risque d’être considéré comme déserteur. Le plus dur n’est toutefois pas d’être reclus, mais d’être séparé de Mélanie Mathis l’experte des drones et des communications du service. Ça pourrait d’ailleurs durer car entretenir une relation en interne est formellement interdit. Et comme si ça ne suffisait pas, la DGSE est sans dessus dessous depuis la disparition d’un de ses chefs le colonel Hector Feyder, qui avait accompagné une délégation à Alger pour récupérer Corsan. L’agent secret est finalement réintégré suite à la découverte d’un vraquier provenant de la Corée du Nord que l’on suspecte de livrer à l’Iran des missiles longue portée. Une aubaine pour les mollahs puisque ni la Russie ni la Chine ne veulent leur en fournir. Couplée à la relance de son programme nucléaire, l’Iran pourrait ainsi devenir un acteur potentiel d’une guerre nucléaire. Corsan part donc à Dubaï avec sa petite équipe, une première étape qui lui permet de s’approvisionner en armes à la base militaire d’Al Dhafra. Ils embarquent ensuite sur un boutre qui, en longeant les côtes, doit les déposer dans un port pakistanais. Mais comme nous sommes dans un roman d’espionnage et non pas sur le site d’un voyagiste, ce ne sera pas si simple.

L’action se déroule cette fois avec en arrière-plan la volonté de la République islamique de se doter de l’arme nucléaire

Cette Mission Iran est le cinquième roman de Thomas Cantaloube que je chronique sur ce blog. Ce qui vous autorise à en conclure que j’apprécie cet auteur. Il y a toujours plusieurs façons d’entrer dans ses livres. La découverte d’un événement historique, l’adhésion aux personnages du roman, ou la trame policière. J’ai une grosse faiblesse pour l’environnement historique qui nous a déjà emmenés avec Requiem pour une République au cœur des barbouzeries gaullistes au début des années soixante. Qui nous a fait découvrir les monstruosités de l’armée française au Cameroun dans Frakas, puis la répression policière exercée en Guadeloupe dans Mai 67. Et enfin l’action des services secrets français au Sahel dans Les Mouettes. L’action se déroule cette fois avec en arrière-plan la volonté de la République islamique de se doter de l’arme nucléaire, et les tentatives des Baloutches de créer un État alors qu’ils sont actuellement dispersés entre le Pakistan, l’Iran et l’Afghanistan. Côté personnages ceux qui ont déjà lu Les Mouettes sont servis, puisqu’on retrouve avec plaisir Yannick Corsan et sa maîtresse cachée Mélanie, ainsi que toute la hiérarchie de leur service. J’ai une affection toute particulière pour Clic et Clac les deux experts en imagerie du boulevard Mortier, deux personnages capables de vous dégotter n’importe qui sur la Terre pourvu que la personne soit à un moment passée dans le champ d’un satellite. Les Mouettes, c’est-à-dire les espions français, vont cette fois crapahuter en bateau, à cheval et en voiture jusqu’à Bandar Abbas en Iran. Je vous laisse deviner ce qu’ils auront obtenu à la fin de cet épisode, sachant qu’il y a toujours un peu de casse chez les espions. Mais soyez sûrs que ce ne sera pas le dernier. Car à la fin le cas du colonel Hector Feyder ne sera toujours pas réglé.

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